Hunter J

Bonjour et bienvenue sur la page où je regrouperai tout ce qui concerne mes shineys.
Il faudra sans doute un certain temps avant qu'elle soit complète, mais je m'attelle doucement à la tâche. x)
Je tiens aussi à mettre en garde un éventuel lecteur, mes récits sont souvent interminables. Si vous n'aimez pas lire, je vous conseille de fuir à toutes jambes. :-1

Shineys possédés : Hunter J 383

Groudon

Surnom : Goldron (sorte de fusion entre Gold et Groudon avec un r qui se balade au milieu on ne sait trop pourquoi)

Genre : Indéterminé

Nature : Pressé

Niveau d'obtention : 45

Moyen d'obtention : Grotte Origine, capturé à la Master Ball

Version du jeu : Rubis (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : 19 jours de recherche

Récit de capture : Goldron est mon tout premier shiney en tant que SH, mais, il me semble important de le préciser, pas le premier shiney que j’ai capturé, aujourd’hui perdu et sur lequel je reviendrai sans doute dans un autre récit.
A l’époque, je m’étais mise à faire des recherches sur ces Pokémon que j’appelais « colorés » et tombais sur le site de Shineys Hunters, découvrant ainsi qu’il était possible de chasser les bêtes étoilées.

C’était aussi une période assez sombre de mon existence. Je venais d’entrer au lycée, dans une classe où je ne me sentais pas du tout à ma place. Les gens y étaient très studieux, très brillants, et, paradoxalement, assez puérils. Leurs conversation était aride, stérile, leurs centres d’intérêt si éloignés des miens, lorsqu’ils ne se limitaient pas aux résultats scolaires. Ils étaient aussi d’une malignité tout enfantine, et l’amitié de la seule fille qui se trouvait dans le même cas que moi était loin de suffire à m’aider à me sentir plus à l’aise dans ce milieu.
Les profs, quant à eux, austères, antipathiques, ressemblaient à leurs propres élèves marqués par l’âge et aigris.
J’étais vue par mes camarades comme la marginale un peu rebelle, et c’est dire à quel point ils manquaient eux-mêmes de caractère, étant donné que je suis quelque un d’assez réservé et conciliant.

Bref, la froideur des gens autour de moi, la quantité accablante de travail qu’on exigeait de moi dans cette classe de haut niveau, les milliers de kilomètres qui me séparaient de l’être le plus cher à mon cœur, tout ça contribuait à ma prostration.

Si j’ai résolu de raconter tout cela, ce n’est pas par exhibitionnisme, mais pour bien faire comprendre dans quel état d’esprit je me trouvais lorsque j’entrepris la chasse de Goldron, et aussi parce que l’aspirante écrivain en moi ne manque pas une occasion d’exercer sa plume).

Goldron devait être mon sauveur, ma délivrance. C’est ridicule me direz-vous, imaginer qu’un petit amas de pixels puisse jouer un rôle d’une telle envergure, et, de fait, je me leurrais en pensant qu’il pourrait m’arracher à ma détresse.
Mais, et toute bonne foi, je me répétais qu’il y aurait un avant et un après Goldron.
Je l’appelais mon dieu terrestre, mon ange cuirassé d’or. Bien sûr, Groudon shiney est d’un jaune tirant sur le vert radioactif, mais à force de suggestion, j’en étais arrivée à la voir de la couleur du métal précieux.
Il m’a inspiré quantité de courts écrits à l’époque, mais ces derniers sont trop intimes, trop personnels pour être partagés ici.

Je resetais dès lors que j’avais un instant, les premiers temps en simple sur ma version émeraude, ignare à cette époque du fait que tous ces efforts étaient vains. Par chance, je me mis bientôt au double en couplant ma rubis à mon émeraude. Ma mère voyant l’ardeur que je mettais à la tâche se proposa même de m’aider occasionnellement. Décelant dans son initiative une tentative de rapprochement mère-fille, je ne refusai pas, de toute façon convaincue que je trouverais Goldron moi-même, sans savoir que cela était impossible, puisque je me limitais à présent de nouveau à ma version émeraude.

Sans surprise, donc, le samedi 29 septembre 2007, soit 19 jours après le début de ma recherche, aux alentours de 17h40, ma mère me présenta sans grande émotion un écran sur lequel on pouvait admirer une bête aux couleurs singulières, exotiques. Elle ne devait pas avoir conscience de ce que cette trouvaille signifiait pour moi, du reste, comment l’aurait-elle pu ?

Mon plus grand regret est celui de ne pas avoir vu les étoiles, ensuite vient celui d’avoir lancé la Master Ball d'entrée de jeu par faiblesse. L’on pourrait croire que la capture du tant soupiré Goldron fut pour moi une immense déconvenue, mais c’est seulement des années plus tard que je me fais toutes ces réflexions.

De mémoire, je n’arrive pas à me rappeler avec autant de clarté une autre occasion à laquelle j’ai versé des larmes de joie. J’aimerais pouvoir retranscrire ici les sentiments qui étaient les miens à l’époque, mais trop d’années me séparent de cet instant, et le langage n’est pas à la hauteur des émotions humaines.

Bien sûr, passés les premiers jours d’euphorie intense suivant la capture, j’ai peu à peu resombré dans mon quotidien languissant. Une éternelle insatisfaction est le propre de l’être humain, cela j’ai pu l’expérimenter par moi-même bien des fois en dix-neuf ans. Pourtant, aujourd’hui encore Goldron occupe une place importante parmi mes shineys et dans mon cœur. Il est l’ange qui m’a sauvée l’espace éphémère d’un instant.

Date de capture : 29 septembre 2007 à environ 17h40

Nostenfer

Hunter J DP%20(41m)

devenu

puis

Surnom : Griovù (prononcer Griovou). Ne cherchez pas un sens, il n'y en n'a pas.

Genre : Mâle

Nature : Docile

Niveau d'obtention : 15

Moyen d'obtention : Grotte Revêche, capturé à l'Honor Ball

Version du jeu : Perle (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Hasard

Récit de capture : Avant de raconter l’histoire de Griovù, j’aimerais parler du tout premier shiney que j’ai capturé, Acro’bat, elle aussi une Nostenfer. A l’époque, peu après la sortie de Pokémon Rubis et Saphir, j’ignorais totalement ce qu’était un shiney.

C’est le long de la Route Victoire, sur me Rubis italienne, qu’une Nosferalto verte se jeta en travers de mon chemin, quelques mois après que mon petit frère ait capturé son propre Nosferalto shiney au Site Météore sur sa version Saphir.
C’est-ce concours de circonstances qui m’induisit d’abord à imaginer que seul ce Pokémon précis pouvait être « de couleur différente ».

Je ne m’attardai pas beaucoup à essayer de déterminer ce qui pouvait être à l’origine de cette particularité, et Acro’bat, à l’époque simplement baptisée Rara (rare en Italien, au féminin. Inspiration, quand tu nous tiens !) se morfondit longtemps dans une boîte pc.

Quelques temps plus tard, durant l’été 2004, on m’échangea mon deuxième shiney, une Chartor, et j’appris que tous les Pokémon pouvaient posséder cette caractéristique. J’eus un regain d’intérêt pour Acro’bat, la fit évoluer, et m’y attachai de façon déraisonnable.

Après la sortie de Pokémon XD, je décidai de la transférer su Game Cube, accompagnée de la Chartor, afin d’admirer leurs sprites en 3D. Le même jour, mon petit frère invita un copain à la maison, et ils recommencèrent la partie.Voilà comment je perdis Acro’bat. J’étais littéralement mortifiée.

J’abandonnai l’idée de m’en prendre à mon frère, qui de toute façon ne semblait pas de quelque manière que ce fût affecté par ce qui pour moi était une véritable tragédie.
La Chartor, à la limite, je m’en fichais, je ne l’avais pas capturée, je n’avais aucune espèce d’attachement pour elle. Mais Acro’bat, elle, elle était importante, c’était la première, l’unique, et cela signifiait beaucoup pour moi.

De plus, et bien que je ne le sût pas alors, il allait me falloir attendre encore longtemps avant de retrouver un shiney femelle.

Mais parlons maintenant de Griovù. Le 27 juillet 2007, date de sortie européenne de la 4G, je fis l’acquisition de ma version Perle. C’était à l’époque un vraie révolution de pouvoir jouer à Pokémon sur DS, et j’étais littéralement accro.

Dans le but de compléter le Pokédex, je me mis à chercher opiniâtrement Griknot dans la grotte revêche, sans résultat. Je ne risquais pas d’arriver à mes fins, étant donné que je n’étais pas dans la bonne partie de la grotte, ne connaissant pas l’existence de l’entrée dissimulée sous le piste cyclable, mais, têtue comme on peut l’être à quinze ans, je n’en démordais pas, d’autant que je voulais le trouver avant mon meilleur ami, qui se targuait de pouvoir me battre sur à peu près tous les terrains.

J’écume donc la grotte sans relâche, jusqu’à ce qu’un charmant petit Nosferapti vert vienne interrompre ma quête avec toute l’impudence dont seul un shiney est capable. Quel A-M-O-U-R. Je reste longtemps la bouche ouverte devant mon écran, et il me faut un certain temps avant de prendre pleinement conscience que, non, je ne rêve pas. Les shineys vous apportent des émotions extraordinaires !

L’Honor Ball que je lui lance semble lui convenir, puisqu’il y demeure. Ai-je envie de lui donner un surnom ? Evidemment que je vais lui donner un surnom, j’ai horreur de ne pas donner de surnom à mes Pokémon, c’est comme appeler un chien « chien », je sais pas moi ! *sort d’un air digne*
Je me tourne donc vers mon petit frère qui vient d’assister à la capture et sollicite son avis.
Griovù, déclare-t-il sans hésitation aucune. Celui qui m’a arraché ma petite Acro’bat vient de baptiser mon Nosferapti. La boucle est bouclée (comme quoi, pas rancunière la fille).

Immédiatement, je me précipite au Centre Pokémon pour voir mon petit choupinou.

Griovù évoluera le lendemain même en Nosferalto, puis en Nostenfer.

Je ne considère pas aujourd’hui que Griovù a pris la place d’Acro’bat, mais il m’a apporté beaucoup de joie, et lorsque je le regarde, je n’éprouve plus aucune tristesse liée à Acro’bat, ni aucune rancœur à l’encontre de mon frère. Bien sûr, il n’est pas elle, mais Griovù représente comme un lien entre Acro’bat et moi. Chaque fois que l’envie m’en prend, je le regarde et je me sens pacifiée.

Date de capture : 21 août 2007

Triopikeur

Surnom : Shinimaru (Customisation de shiney + suffixe japonais "maru", j'en conviens, c'est atroce)

Genre : Femelle

Nature : Brave

Niveau d'obtention : 31

Moyen d'obtention : Cave Taupiqueur, capturé à la Poké Ball

Version du jeu : Vert Feuille (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Hasard

Récit de capture : Shinimaru ne mérite sans doute pas le peu de cas que je fis de sa capture, le surnom grottesque dont elle est affublée, ni l’oubli dans lequel elle sombra très vite. Je ne m’explique toujours pas comment j’ai pu la négliger à ce point lorsque je la regarde aujourd’hui. Force est de constater qu’elle est magnifique, force est d’admettre que sa trouvaille et sa capture durent relever du miracle.

Plantons le décor. Début de l’été 2008. J’ai du fournir un travail de mémoire et de déduction surhumain pour resituer cet événement dans le temps.
Mes petits cousins de la capitale étaient venus nous rendre visite, et nous étions partis pique-niquer en famille dans un parc.
C’était une magnifique journée ensoleillée, dont le souvenir m’apparaît irréel - comme ces rêves baignés de lumière dont on s’éveille avec un profond sentiment de bien-être - et avive en moi une grande nostalgie. Tel un galet poli par les marées, le temps étend sur les souvenirs un vernis qui les sublime et… BON ÇA VA LE SENTIMENTALISME, HEIN ??

Allez, on s’y met pour de bon. Bref, j’avais pris avec moi l’une de mes deux GBA SP et ma version Vert Feuille dans laquelle je venais juste de recommencer une partie.
Une fois le déjeuner terminé, je me saisis de ma console le temps de digérer un peu et, assise dans l’herbe au milieu de mes cousins et de mon frère, me mets en devoir de faire les honneurs à cette pimbêche d’Ondine et son perfide Staross.

Je me souviens avoir été obligée de m’y reprendre au moins à dix fois parce que je prétendais la vaincre avec mon seul Pikachu Raikiko, et avais en conséquence confiné tout le reste de mon équipe au pc.
Raikiko est très orgueilleux, voyez-vous, il n’aurait pu souffrir l’affront d’une aide extérieure.
Quand on dit quelqu'un de complètement dérangé, généralement on se réfère à Hunter J (oh, ça rime). OH ÇA SUFFIT !!!

Je tiens à m’excuser platement pour ce récit qui semble voué à partir en sashimi quelque direction qu’il prenne. Peut-être vaudrait-il mieux s’en tenir là.

Qu’entends-je ? J’étais censée parler d’un certain Shini… Shinimario…ah, c’est une femelle ? *plonge le nez dans ses papiers*
Evidemment que c’est une femelle, pensez-vous avoir affaire à une parfaite demeurée ? Donc, je disais…
Une fois Ondine écrasée, humiliée, s’étant vue infliger une cuisante dérouillée par Raikiko le preux, je m’achemine vers Carmin-sur-Mer, et IRL vers la prochaine destination de notre promenade. Et qui dit Carmin-sur-Mer dit… Major Bob, avec sa silhouette virile, ses muscles luisants, son énorme *reçoit une brique en pleine poire*

Mais je plaisantais bien sûr ! Ha, ha, ha ! Qui dit Carmin-sur-Mer dit Cave Taupiqueur !
N’ayant pas fait l’aventure depuis belle lurette, je ne me rappelais plus bien ce que j’étais censée faire à ce stade du jeu. Peut-être voulais-je capturer un Taupiqueur pour m’aider à affronter le Major, bien que cette hypothèse me paraisse peu plausible, peut être m’aventurai-je dans le tunnel par méprise, toujours est-il que je le traversai, et c’est cet aléa du destin qui força ma rencontre avec Shinimaru.

Je parle ici d’une Triopikeur shiney à 5% qui, forte de son niveau 31 et, je le découvris plus tard, d’une nature améliorant l’attaque représentait, encore plus qu’une aubaine, une menace sérieuse pour mon équipe.

Dans mon souvenir, mon stress n’était pourtant pas aussi intense qu’il aurait dû, en tout état des faits, l’être, sans doute à cause d’une inconscience puérile qui me faisait mal évaluer les risques.
Je serai tout à fait honnête, je ne me souviens en rien du combat, que je livrai en marchant, flanquée de mes cousins et de mon petit frère, spectateurs privilégiés.

A l’époque, je n’avais pas non plus le souci de prendre des photos, de garder une trace écrite de l’heure de la rencontres - choses que j’aurais pu faire avec mon portable - ce qui est bien dommage.

Une chose relève de l’évidence, cependant, je dus avoir une chance frisant l’indécence pour réussir à enfermer ce monstre dans une Poké Ball avant qu’il n’anéantisse mon équipe. Je tiens aussi à souligner que la capacité spéciale de Shini se trouve être Voile Sable, et non piège, et j’aurais tout aussi bien pu appuyer sur fuite en marchant comme la dernière des imbéciles.

Cependant, sur l’écran, le question « Voulez-vous donner un surnom au Pokémon Triopikeur capturé ? » semblait me solliciter avec insistance.
Je l’ai déjà dit explicitement, je ne supporte pas de laisser un Pokémon non baptisé, quitte à ce qu’il se retrouve affligé d’un surnom comme Shinimaru, cause manque d’inspiration de ma part. Un nom moche, sans originalité, qui ne convient absolument pas au Pokémon, et qui, par-dessus le marché, a une étymologie complètement tordue.
Le « shini » n’était autre dans mon esprit, qu’une customisation de « shiney », à laquelle on aurait greffé le suffixe japonais « maru ».

Heureusement, une autre interprétation du nom est possible. Shini signifie mort en Japonais, ce qui colle assez bien au monstre effroyable, assoiffé de sang, qui m’a agressée dans la Cave Taupiqueur. Cela reste un nom très médiocre, mais même si j’avais encore la possibilité de la renommer (Shini a été transférée sur 4G il y a un an, choix regrettable du reste), je ne le ferais pas. Un nom, on finit par s’y habituer, ça ne se change pas comme ça.

Quoi qu’il en soit, après la capture, j’ai eu droit à mon petit moment de gloire, roulant des biscotos devant mes cousins admiratifs et mon frère, complètement enivrée de mon propre héroïsme, mon sang froid, ma bravoure…
Je pense qu’un chevalier extirpant son épée de la carcasse fumante d’un dragon n’aurait pas fait tant le bravache. J’aurais juste voulu avoir ma princesse à mes côtés, le tableau aurait été idéal.

Je considérai très brièvement la possibilité d’intégrer Shini à mon équipe, puis la rejetai, considérant injustement qu’elle n’y avait pas sa place. Peut être avais-je des sentiments négatifs à son encontre.
Elle se languit longtemps dans une boîte pc avant d’être échangée sur ma version Saphir, puis transférée sur Perle et finir son périple sur HeartGold où je lui réserve aujourd’hui un bien meilleur traitement (alors inutile d’appeler la Société Protectrice des Shineys).

Shinimaru est à ce jour l’un de mes shineys dont je suis la plus orgueilleuse, et tient une place de choix parmi eux.

Date de capture : Juin 2008

Bouldeneu

Hunter J HGSS%20(114)

devenu

Surnom : Cavoletto ("petit chou" en Italien)

Genre : Mâle

Nature : Assuré

Niveau d'obtention : 23

Moyen d'obtention : Route 44, capturé à la Sombre Ball

Version du jeu : Argent SoulSilver

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Hasard

Récit de capture : J’ignore pourquoi, mais les shineys rencontrés par hasard m’apportent souvent une bien plus grande satisfaction que ceux cherchés volontairement. Peut être est-ce parce qu’ils provoquent un effet de surprise centuplé.

Printemps 2010. C’est la sortie de Pokémon HeartGold et SoulSilver. Je ne pouvais pas ne pas sauter sur l’occasion de me procurer le remake du premier jeu auquel j’ai joué sur ma vieille Game Boy Color : Pokémon Argent.
Dès l’obtention de ma SoulSilver, je me rue dessus et je ne la lâche plus. J’ai des souvenirs impérissables liés à ce jeu, en grande partie responsable de mon addiction à Pokémon.

Mon premier partenaire sera un Héricendre surnommé Raitaa (japanisation de Lighter, briquet) en hommage à mon tout premier Héricendre, qui ne vécut jamais plus de quelques heures puisque je ne savais pas sauvegarder la partie à l’époque. *rires préenregistrés*

Bon, on va survoler mes palpitantes aventures dans la région de Johto en passage rapide jusqu’à l’événement qui nous intéresse.
Supposons que je vienne de mettre une pâtée monumentale à Frédo. Je me fais la réflexion que le combat contre Sandra a des chances de me donner nettement plus de fil à retordre, et résous de parfaire un peu l’entraînement de mon équipe dans le petit rectangle d’herbe, accessible par Surf, de la Route 44.

J’entame donc une petite séance d’xp, quand un Saquedeneu d’un superbe vert émeraude surgit sans crier gare, avec ses gros yeux exorbités me fixant avec insistance.
Enfin, c’est sans doute moi qui devait avoir les yeux ronds comme des soucoupes et la mâchoire inférieure ballante, j’imagine.
Je me souviens, un peu angoissée, de Saquedeneu qui, dix ans plus tôt, sur 2G, avaient la fâcheuse habitude de vous fausser compagnie en plein combat. Est-ce toujours le cas sur remake ? Mon état de confusion est total.

Afin de mettre toutes les chances de mon côté, je lance une Sombre Ball, tirant profit des ténèbres qui nous engloutissent. Docile, le petit Saquedeneu ne bronche pas.
La tension retombe.
Plus de deux ans après cette capture, je ne peux que me féliciter d’avoir opté pour la Sombre qui lui sied à ravir. On dirait presque qu’elle a été pensée pour ce Pokémon en particulier.

L’inconvénient lorsqu’on se retrouve confrontée à un shiney hasard, en revanche, c’est qu’on n’a pas forcément un surnom tout prêt, tout cuit, à lui donner. Sa forme et sa couleur m’évoquant immanquablement un… chou… je le baptise finalement Cavoletto, qu’on pourrait traduire de l’Italien par « Petit Chou ».

Cavoletto est très vite devenu un adorable Bouldeneu tout pelucheux dont je suis follement amoureuse.
Je veux dire, qui n’aimerait pas s’endormir le soir en faisant câlin à un Bouledeneu shiney ?

Date de capture : 4 avril 2010

Brasegali

Hunter J RS%20(255)

devenu

puis

Surnom : Riki

Genre : Mâle

Nature : Sérieux

Niveau d'obtention : 5

Moyen d'obtention : Route 101, obtenu dans une Poké Ball

Version du jeu : Saphir (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Une vingtaine d'heures de resets

Récit de capture : J’ai écrit précédemment que Goldron est mon premier shiney en tant SH, mais ce n’est pas tout à fait vrai, puisque après sa trouvaille, je n’avais pas l’intention de continuer la shasse. Bien sûr, le destin en a voulu autrement. Cependant, jusque récemment, je shassais de façon très peu professionnelle, à la chaîne, sans compter les resets. Cela n’enlève rien, à mes yeux, à la valeur de mes shineys, qui m‘ont apporté des émotions extraordinaires, mais connaître le nombre de resets ou de rencontres ouvre bien des portes.
Encore aujourd’hui, je ne prétends pas au titre de Shiney Hunter.

Le petit poussin jaune était une recherche à laquelle je pensais vaguement depuis assez longtemps, mais après Groudon, je ne me sentais pas la force de me remettre à la shasse, jusqu’en avril 2010 quand, prenant mon courage à deux mains, je commençai enfin les resets de Poussifeu.

Je resetais sans aucune règle, beaucoup la nuit, mais aussi dès que j’avais un instant libre.
Pendant la même période, j’écumais la forêt, à la recherche du Pikachu doté de la capacité vol, et dans cette intention, j’avais fixé mon PokéWalker à ma cheville et faisais des moulinets avec ma jambe pour comptabiliser des pas, tout en resetant allongée sur mon lit. Oui, je sais, quel stratagème diabolique. Pas taper.
D’ailleurs, l’un des Pikachu que je trouvai de cette façon devait s’avérer être justement le Pikachu volant, mais ça, c’est une autre histoire.

Le 19 avril, je me retrouve face au Medhyena doré. Loin de me décourager, cette rencontre me raffermit dans ma volonté à porter cette recherche à son terme.
Ma persévérance paya, puisque seulement deux jours plus tard, ma patience fut récompensée. J’ai encore le cahier sur lequel je notais la progression de mes recherches :

« Aujourd’hui à 14h49, Riki m’est enfin apparu. C’est un petit mâle de nature sérieuse. C’est plus beau qu’un rêve, je ne réalise toujours pas. J’ai paniqué quand je l’ai aperçu. Je n’avais pas fait attention aux étoiles, alors bien sûr, un Poussifeu jaune, quelle surprise ! Enfin, enfin, il est à moi ! »

Riki était si mignon que j’ai longtemps repoussé le moment de son évolution. Je le clonai à l’aide du bug d’Emeraude, et le transférai sur différentes cartouches, de peur de le perdre. C’est alors que j’ai réalisé que chaque fois que je clonais un shiney, je lui faisais perdre la moitié de sa valeur, du moins de celle qu’il avait à mes yeux, et depuis lors, je n’ai plus renouvelé cette expérience.

Quelques temps plus tard, je me décidai enfin à faire une évolution reset et tombai amoureuse de Brasegali. Mons sens esthétique avait bien évolué depuis Groudon, et ma préférence allait désormais aux shineys plus discrets. Brasegali est d’ailleurs pour moi l’un des rares Pokémon dont la forme shiney arbore des couleurs plus harmonieuses que la forme commune.
Du coup, l’évolution devint définitive, et je ne regrette pas ce choix le moins du monde.

Date de capture : 21 avril 2010 à 14h49

Kyogre

Surnom : Ame ("pluie" ou "bonbons", selon le Kanji utilisé en Japonais)

Genre : Indéterminé

Nature : Lâche

Niveau d'obtention : 45

Moyen d'obtention : Grotte Origine, capturé à la Filet Ball

Version du jeu : Saphir (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : 4 jours de resets intensifs

Récit de capture : Après avoir obtenu mon starter shiney, je pris la parti de shasser tous les légendaires de Saphir en un temps record. C’était un peu Mission Braconnage. J’expédiai donc l’aventure jusqu’à la seconde apparition de Kyogre, après que notre pirate seventies préféré, tonton Archie (alias Arthur pour les Frenchies) ait involontairement déchaîné la fureur du monstre.

Bref, je me poste devant la bête, bien décidée à camper là jusqu’à ce qu’elle daigne briller, et la traque débute.
La question qui m’intriguait le plus concernait la couleur. Violet ? Fuchsia ? Rose bonbon ? Les photos, arts et sprites que j’avais vus sur le net, loin de m’aider à me faire une idée, m’avaient complètement confondue. De quelle couleur apparaîtrait-il sur mon écran à moi ?
Ma curiosité allait très vite être assouvie.

Le 26 avril, de retour de chez une amie, et après avoir joué un peu avec mon lapin, je monte dans ma chambre, résignée à reseter le reste de la soirée, voire une partie de la nuit.
Je m’avachis sur mon lit, attrape sur ma table de chevet un manga, dont la couverture se trouve être rose (eh, n’allez pas croire que je lis du shojô manga bien niaiseux, hein ?!). Comme le Kyogre à l’écran. LE KYOGRE EST ROSE ?! J’hurle en moi-même. Enfin, rose, disons plutôt amarante, presque pourpre.

J’essaye de refouler la vague de panique qui déferle en moi. C’est la première fois que je vais essayer d’attraper un légendaire shiney à la loyale. Après la rituelle séance photo, je commence la capture.
J’envoie Chupa, la Heledelle de ma chérie, qui se charge de descendre les PV de la bête à 1 avec effort, puis switche sur mon Flori, Pacha, qui fait office de « marchand de sable ».
Kyogre reste dans la quatrième Filet Ball, mieux que lors de toutes mes simulations de capture.

A l’époque, je me moquais du fait que la ball s’accorde ou non au Pokémon, l’essentiel étant de mettre toutes les chances de mon côté, ce qui explique le choix de la Filet, qui jure avec la couleur d’Ame, tout comme sa nature lâche jure avec l’idée que je me faisais de lui, celle d’un shiney qui a le culot d’arborer une couleur si audacieuse.

L’attribution du surnom fut assez laborieuse, et ce n’est que le surlendemain de la capture que le dieu marin fut définitivement baptisé Ame qui, en Japonais, selon le kanji employé, peut signifier « pluie » ou « bonbons », deux mots qui illustrent deux aspects différents de Kyogre shiney.

Un jour, peut être, je shasserai de nouveau Kyogre, ainsi que tous les autres légendaires 3G, cette fois de manière plus pro. Cela fait partie de mes projets à long terme, mais j’en ai tellement que je me demande si je pourrai vraiment l’accomplir. Qui vivra verra.

Date de capture : 26 avril 2010 à 18h23

Registeel

Surnom : Hagane ("acier" en Japonais)

Genre : Indéterminé

Nature : Modeste

Niveau d'obtention : 40

Moyen d'obtention : Tombeau Antique, capturé à l'Hyper Ball

Version du jeu : Saphir (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : 5 jours de resets intensifs

Récit de capture : Désormais en possession de Kyogre, je me dirigeai vers Pacifiville et ses courants marins, paradoxalement célèbres pour leur violence, dans le but de m’ouvrir un passage vers les trois golems légendaires.
Une fois les barrières tombées, je m’envolai vers Nénucrique et m’enfonçai dans la végétation luxuriante de la route 120, jusqu’à me retrouver face à l’antre de Registeel.

Pourquoi le titan d’airain en premier ? Tout simplement parce qu’il est mon préféré (malgré sa ressemblance troublante avec une cuvette de toilettes, comme le soutient avec conviction mon cousin).

Il y a deux ans, les golems n’étaient pas le genre de Pokémon qui m’enthousiasmait le plus, mais leurs couleurs à la fois discrètes et attrayantes me plaisaient beaucoup, et surtout je m’était jurée de rassembler les légendaires 3G.

Je commençai donc les resets à un rythme industriel, machinal. Je resetais en lisant, je resetais en écrivant, en relisant et en corrigeant mes textes.
Je regrette beaucoup cette méthode shasse qui ne m’apportait absolument rien, puisqu’elle ne laissait que peu de place à la réflexion. Aujourd’hui, ma conception du Shiney Hunting a bien évolué. Je pense qu’à l’époque je devais être en proie à un profond sentiment de manque, et comme une boulimique se serait empiffrée, moi je shassais à la chaîne.

Quoi qu’il en soit, le premier mai, à 16h pile, soit seulement cinq jours après l’apparition d’Ame, c’est un Registeel olivâtre qui se profila sur l’écran de l’ex GBA rouge de mon petit frère, qui étonnamment m’a toujours porté chance.

Je n’ignorais pas à quel pont les golems savaient se montrer coriaces, et c’est avec une certaine appréhension que j’entamai la capture. Ma technique ne différa pas de celle employée pour Ame, avec mon Florizarre Pacha qui arriva à rater Poudre Dodo quatre fois de suite (c’est là que le mystère de l’utilité de précision + est enfin élucidé).

Mon APN en main, je tâchai aussi de filmer le combat sans grand succès (à force de maintenir l’appareil, ma main devait être totalement tétanisée).
Heureusement, et contre toutes mes craintes, le géant d’acier capitula assez vite, prisonnier d’une Hyper Ball.

C’était une jolie victoire pour la dilettante que j’étais, mais qui fut un peu tempérée par la perte de mon semblant de vidéo, que j’effaçai par inadvertance, comme la pire des abruties. C’est tout moi, ça.

Registeel fut provisoirement baptisé Airain, et plus tard, une fois réuni à ses deux frères, il prit le nom d’Hagane.

Pour ma part, ne voulant pas m’attarder sur ma nouvelle acquisition avant d’avoir complété le trio, je ne pris même pas le temps de souffler et mis le cap sur le désert de la route 111 et son hôte minéral : Regirock.

Date de capture : 1er mai 2010 à 16h

Regirock

Surnom : Kaseigan ("pierre volcanique" en Japonais)

Genre : Indéterminé

Nature : Calme

Niveau d'obtention : 40

Moyen d'obtention : Ruines Désert, capturé à l'Hyper Ball

Version du jeu : Saphir (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : 5 jours de resets intensifs

Récit de capture : Regirock, le golem minéral, m’attendait au fond de la crypte dans le cœur du désert. Ma victoire sur Registeel m’avait mise en confiance, et c’est avec une assurance fraîchement acquise que je commençai ma traque.

Regirock shiney. Je savais que je devais me préparer émotionnellement à ce choc visuel. Il était très probable que mon aplomb me quitterait une fois le titan face à moi.

Je n’avais absolument personne vers qui me tourner IRL. Ma reine à des milliers de kilomètres, mes amis qui n’en avaient rien à faire de la shasse, ni de Pokémon en général. Quant à ma famille, n’en parlons même pas. Bref, je devais essayer de canaliser mon excitation sans l’aide de personne, au risque d’imploser.

Le reset était presque devenu un tic nerveux chez moi. Mes doigts agissaient de façon autonome, me laissant libre de m’adonner en parallèle à n’importe quelle activité ne requérant qu’une seule main.

Mes souvenirs sont assez flous, mais il me semble que j’étais en train de lire un manga lorsque, le 6 mai, à 18h, Regirock apparut.
Même sur l’écran de ma GBA SP, sa couleur brune était intimidante.

En général, je m’abstiens de manifester mes émotions face au shiney. De l’extérieur, je reste glaciale, mais à l’intérieur, je bouillonne, j’exulte et j’appréhende à la fois.

De nouveau, la même mise en scène utilisée pour Hagane se répète : Chupa, Pacha. On ne change pas une équipe qui gagne. Cela suivi du classique bombardement d’Hyper Balls. Regirock résiste vaillamment, mais la bataille est trop âpre, même pour le golem de granite qui rend les armes après quelques 20 balls lancées. Mon anxiété se dissipe enfin.

Victime de mon manque d’inspiration, Regirock est sur le moment affublé du surnom Torycanyon, bientôt remplacé par Kaseigan, "roche volcanique" en Japonais, clin d‘œil à sa couleur.

En notant sur mon carnet de shasse les informations relatives à ma dernière prise, je remarque une chose assez singulière. Que dire de cette période régulière de cinq jours séparant l’obtention de chaque shiney depuis Riki, mon Poussifeu ? Malédiction ou facétie du sort ?

Mais je ne m’accorde pas le loisir de m’interroger plus scrupuleusement sur cette étrange coïncidence.
Ma destination est le Village Myokara, mon but Regice.

Date de capture : 6 mai 2010 à 18h

Regice

Surnom : Hyouzan ("iceberg" en Japonais)

Genre : Indéterminé

Nature : Assuré

Niveau d'obtention : 40

Moyen d'obtention : Grotte Island, capturé à l'Hyper Ball

Version du jeu : Saphir (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : 1 jour et demi de resets intensifs

Récit de capture : J’allai débusquer le dernier des trois frangins dans sa piaule, à un bref trajet aquatique du village Myokara.

Avec deux golems en ma possession, je ne craignais plus la défaite.
Pour être franche, ma préoccupation était toute autre. J’avais peur de zapper le shiney avec sa variation de couleur à peine perceptible (du moins était-ce ce que je croyais, à tort). Je me disais : si je rate les étoiles, c’est foutu.

Heureusement, pour la plupart de mes shineys précédents, j’avais vu l’apparition de A à Z, y compris pour mes deux Regi.

Je répétai donc ma méthode de reset complètement éhontée et anarchique. On dit toujours que les filles ont la capacité de faire plusieurs choses en même temps. Ben moi je sais que je peux pas faire qu’une seule chose à la fois, c’est à mouriiiiiiiir d’ennui.

Le 8 mai, j’étais en train de relire des imbécillités que j’avais écrites tout en resetant machinalement sur mon lit, quand une ombre insolite s’esquissa sur mon écran.
Mon pressentiment, déjà presque une certitude, fut confirmé par un scintillement trop familier pour être équivoqué, la plus charmante mélodie qui puisse être pour les oreilles d’un Shiney Hunter.

J’étais littéralement interdite. D’abord la rapidité avec laquelle Regice était arrivé, me prenant totalement de court (j’avais fini par y croire moi, à mon histoire de la malédiction des 5 jours), mais surtout, cette couleur.
Azur artificiel, comme si au cœur du titan de glace brûlait quelque flamme fantomatique, inconsumable, perpétuelle.

Sans plus tergiverser, je mis en œuvre ma sempiternelle stratégie de capture, mais vous devez connaître la chanson.
Je n’eus pas à entamer mon stock de Chrono Balls : à l’instar de ses deux compères, l’iceberg doué de vie demeura captif d’une Hyper Ball.

De prime abord surnommé Gwenvel, le golem de glace devint Hyouzan, iceberg en Japonais.

Hagane, Kaseigan et Hyouzan, les trois colosses jadis emprisonnés par les humains étaient désormais miens.
Je ne pus que noter que cette fois, deux jours seulement séparaient la capture de Kaseigan, le Regirock, et Hyouzan, le Regice.
La malédiction était rompue. Les trois frères étaient enfin réunis, à jamais.

Date de capture : 8 mai 2010 à 12h30 et des poussières

Rayquaza

Surnom : Sunless, Sans Soleil

Genre : Indéterminé

Nature : Malin

Niveau d'obtention : 70

Moyen d'obtention : Tour des Cieux, capturé à l'Hyper Ball

Version du jeu : Saphir (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : 4 jours de resets intensifs

Récit de capture : Bien qu’une crainte presque viscérale m’aurait fait repousser volontiers ce moment, je me fis violence et gagnai la Tour des Cieux.
La perspective de l’épreuve qui m’attendait me glaçait le sang. Rayquaza était ma bête noire, sans mauvais jeu de mot. Je savais que je paierais la moindre erreur au prix fort, et que le redoutable dragon se ferait un plaisir de jouer avec mes nerfs fragiles d’aspirante chasseresse.

L’ascension de la tour se fit sans mal, et je me retrouvai face à la microscopique déjection verdâtre qui tient lieu de sprite à Rayquaza sur 3G. Voilà comment démolir un récit à priori bien campé. Excellent.

J’avais à mes côtés, entre autres, mon fidèle Pacha, ayant dépassé l’âge de le retraite depuis bien longtemps, mais trop sévèrement touché par son Alzheimer pour s’en offusquer, ainsi que le phénoménal, l’inimitable, l’époustouflant Itchcok, Alakazam de son état, doté de Tour Magik et de l’objet Restes, élevé avec amour par ma Reine.
J’avais, vous l’aurez deviné, l’intention d’enclencher le combat infini, si la bête se montrait par trop récalcitrante.

Les nombreuses simulations de capture que je fis, pour la plupart assez désastreuses, ne contribuèrent pas vraiment à me rassurer. Ma plus grande appréhension était d’être contrainte d’utiliser la Master Ball, ce qui aurait été pour moi synonyme d’une cuisante déconfiture. Même face au dragon noir, il n’était pas question pour moi de ravaler ma fierté.

Ma technique, très simpliste et primitive, consistait à enchaîner Poudre Dodo et Force de Pacha - une seule Force, de peur du coup critique - et, une fois les PP de la bestiole se rapprochant dangereusement de 0, à lui refiler les Restes avec Itchcok.
Autant dire que je ne faisais pas vraiment dans la dentelle. Qu’à cela ne tienne, je commençai les resets.

Le 12 mai, peu avant la trouvaille de Sunless, j’écrivais dans mon cahier : « Sang froid, self control. Je t’aurai, Dragon Noir, dussé-je prolonger le confrontation durant plusieurs heures. »

A 15h17, une ombre plus sombre que les ténèbre s’avance sur mon écran, des étoiles dansent avec les spires d’un dragon fuligineux à l’allure inquiétante, peut être même vaguement funeste.

Mon cœur se cabre dans ma poitrine. Je pose délicatement ma console sur mon lit, vais fermer mes volets et prends mon appareil photo. Je suis dans l’obscurité la plus totale en la seule compagnie du Dragon Noir.

Ce dont je me souviens parfaitement, et que j’ai omis, par pure vanité, de mentionner dans mon carnet de shasse, c’est que je tremblais comme une feuille. En fait, mes membres étaient agités de spasmes convulsifs, qu’il m’aurait été impossible de maîtriser, même en faisant appel à toute ma volonté.

Je m’accordai un bref moment pour retrouver mon calme et commençai l’affrontement.

C’est avec soulagement, avec surprise, c’est avec incrédulité que je vois mon Hyper Ball - peut être ma douzième, peut être ma treizième, je ne sais plus - s’immobiliser.
J’étais préparée à un combat long et éprouvant, semé d’embûches, et en fin de compte, ce Rayquaza s’est montré plus accommodant que tous ses semblables.

Je vérifie la sixième place de mon équipe, peinant à appréhender ce qui vient de se produire sous mes yeux.
Sunless est malin, trait de caractère que semble confirmer cette ombre de rictus caustique que je crois voir étirer sa gueule dans une hallucination.
Peut être son apparente sollicitude n’a été au fond qu’un stratagème. Cela n’a que peu d’importance.

Partout où il ira, il apportera l’éternelle nuit.

Date de capture : 12 mai 2010 à 15h17

Gobou

Surnom : Ljub

Genre : Mâle

Nature : Naïf

Niveau d'obtention : 5

Moyen d'obtention : Route 101, obtenu dans une Poké Ball

Version du jeu : Rubis (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Plusieurs milliers de resets répartis sur 12 jours

Récit de capture : Après avoir réuni tous les légendaires resetables de la 3G (à l’exception de Latios, Latias et Deoxys, n’ayant pas la possibilité d’utiliser un AR), je pris le décision de recommencer ma version Rubis dans le but de compléter le trio des starters.
Si Poussifeu et sa famille d’évolution étaient parmi mes shineys favoris, j’avais nettement plus de réserve quant aux deux autres, aux couleurs moins conformes à mes goûts. Peu importait, je voulais ce trio.

Gobou a toujours été l’un de mes Pokémon préférés, et de loin le plus mignon des starters 3G pour moi (en mettant de côté le caractère shiney, je ne sais pas si je me fais comprendre).
A l’acquisition de ma version Rubis, mon premier compagnon avait été un Gobou. Pour la petite anecdote, je voulais une femelle pour l’appeler Camélia. Ne sachant pas reseter à l’époque, j’avais recommencé ma partie quatre ou cinq fois sans succès et, ayant très vite perdu patience, Camélia fut un superbe Laggron des plus virils.

Sept années plus tard, je m’apprêtais à reseter de nouveau Gobou, cette fois avec la ferme intention de trouver un shiney. C’est bien la preuve qu’on devient plus patient avec l’âge.

Encore une fois, je croisais les doigts pour avoir une femelle (on peut toujours rêver, non ?).
N’ayant aucune idée de surnom, je décidai de demander conseil à quelqu’un. Habituellement, je n’aborde jamais le sujet Pokémon avec les membres de ma famille, qui s’accordent tous pour penser que je suis la gamine qui joue encore à Pokémon à pas loin de vingt piges.
J’ai eu beau essayer de leur expliquer qu’il y plusieurs niveaux d’appréciation du jeu, ça ne semble leur faire ni chaud ni froid.

Seulement, j’étais vraiment curieuse de savoir quel genre de nom ma mère pourrait bien me sortir.
Je mis donc en œuvre une tactique très subtile. Aha !
Je vais voir ma mère, et mine de rien, je lui demande : « Si tu voyais un poisson rose à la queue jaune avec un grand sourire, comment tu l’appellerais ? » Une question des plus anodines, vous en conviendrez. Et ma mère de répliquer sans ciller : « Un mâle ou une femelle ? »

Bref, blague à part, c’est ma mère qui est à l’origine du surnom Ljuba que j’espérais pouvoir donner à une petite femelle.

Evidemment, le 24 mai, après un seul Medhyena incapturable, c’est un mâle qui apparut sur mon écran, d’où le surnom Ljub.

Vous me direz, ça c’est pas un récit de capture, et je ne pourrai pas vous donner tort, mais deux années sont passées et ma mémoire me fait défaut.

Malgré ma déception initiale, je m’attachai très vite à ce petit Gobou naïf que je décidai de laisser sous cette forme.

Date de capture : 24 mai 2010 à 15h30 environ

Arcko

Surnom : Hyde

Genre : Mâle

Nature : Sérieux

Niveau d'obtention : 5

Moyen d'obtention : Route 101, obtenu dans une Poké Ball

Version du jeu : Rubis (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Plusieurs milliers de resets répartis sur 12 jours (comme pour Ljub)

Récit de capture : Je n’ai que très peu de souvenirs de cette recherche n’en ayant conservé aucune trace écrite, mais ce dont je me rappelle trop bien, ce sont les quatre Medhyena dorés qui vinrent me narguer, avant que le petit gecko ne daigne se montrer. J’en étais tellement blasée que j’avais même arrêté de les prendre en photo.
Le surnom Hyde est un hommage au chanteur du groupe de J-Rock L’Arc~en~Ciel.

Date de capture : 5 juin 2010 à 11h10 environ

Héricendre

Surnom : SpitFire (tête chaude ; littéralement, "cracher le feu" en Anglais)

Genre : Mâle

Nature : Prudent

Niveau d'obtention : 5

Moyen d'obtention : Bourg Geon, obtenu dans une Poké Ball

Version du jeu : SoulSilver

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Je ne possède malheureusement plus ces informations.

Récit de capture : Aaah, les starters 2G, une recherche qui me démangeait depuis longtemps. La possibilité de voir trois Pokémon par reset, que demander de plus ?
Il me fallut recommencer ma SoulSilver après avoir transféré mes Pokémon sur mon HeartGold avant de m'atteler à mes resets.

Durant le même période, je faisais aussi un élevage d’Arcko sur Emeraude afin d’obtenir deux parents aux bons IV dans l’optique d’une recherche par œuf no Masuda, recherche jamais aboutie et aujourd’hui entre parenthèses.

Les starters 2G devaient être ma première recherche sur la quatrième génération. Je trouvais les étoiles 4G assez décevantes comparées à celles 3G, mais j’avais envie de tenter une nouvelle expérience.

Pour la première fois aussi, j’avais décidé de compter mes resets. Hallelujah ! Malheureusement je n’en n’ai plus aucune trace puisque toute ma paperasse volante relative à la shasse (dont mes feuilles de resets) finit à la poubelle étant donné que j’avais résolu d’arrêter le Shiney Hunting pour des motifs personnels.

Je me demandais vraiment lequel des trois starters allait tomber. Je n’avais pas vraiment de préférence, mais je pensais plutôt à Héricendre.
Et il s’avéra que mon intuition était bonne, puisque c’est un petit hérisson chocolat qui pointa timidement le bout de son nez le 24 juin aux alentours de 13h.

Son tempérament prudent n’étant pas idéal pour l’évolution, je décidai de le laisser sous forme d’Héri.

Son nom est celui d’un personnage de l’anime Air Gear que je regardais durant cette période (et ne s'accorde absooooolument pas à sa nature, comme vous l'aurez constaté).

Date de capture : 24 juin 2010 aux environs de midi

Kaiminus

Surnom : Koudai ("grand" en Japonais)

Genre : Mâle

Nature : Malpoli

Niveau d'obtention : 5

Moyen d'obtention : Bourg Geon, obtenu dans une Poké Ball

Version du jeu : SoulSilver

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Je ne possède malheureusement plus ces informations.

Récit de capture : Après avoir échangé Spit sur HeartGold, transféré mes shineys 3G sur 4G (snif, mais qu’est-ce qui m’a pris !), je repris les starters 2G de pied ferme, et c’est cette fois le petit caïman bleu-vert qui me fit sursauter.

J’avais pour lui un surnom tout prêt : Koudai, en hommage à mon tout premier Kaiminus sur Pokémon Argent, baptisé Big par ma meilleure amie, et qui fut tragiquement mis en pièces et dévoré par le Léviator rouge.
Enfin, ça c’est la version officielle. Disons plutôt que c’est mon petit frère qui l’avait relâché par mégarde, mais c’est nettement moins épique, vous en conviendrez.

Date de capture : 8 juillet 2010

Aligatueur

Hunter J HGSS%20(158)

devenu

puis

Surnom : Korokke ("croquette" (?) en Japonais)

Genre : Mâle

Nature : Naïf

Niveau d'obtention : 5

Moyen d'obtention : Bourg Geon, obtenu dans une Poké Ball

Version du jeu : SoulSilver

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Je ne possède malheureusement plus ces informations.

Récit de capture : Après Koudai, j’avais laissé un peu en suspens les starters 2G pour me consacrer à ma recherche d’Arcko par œuf, sur 4G mais sans Masuda, afin d’avoir une chance que la pierre stase fonctionne.

Ce que je voulais, c’était un Arcko shiney modeste, IV 31 Att sp, Def sp et Vitesse, avec PC glace. Oui, rien que ça.

Pour ce faire, j’employais une méthode qui était un mélange entre la méthode par œuf et le soft reset. Je faisais éclore les œufs un par un, en sauvegardant juste avant de prélever chaque œuf. Ainsi, si un Arcko shiney devait naître, je pouvais le reseter. Le caractère shiney, le sexe et la nature seraient conservés, puisqu’ils sont déterminés au moment où l’œuf est généré, mais les IVs pourraient être modifiés à chaque reset.

Les parents ayant tous les deux des Ivs Att sp, Def sp et Vitesse de 31, ils avaient de bonnes chances de les transmettre à leur progéniture, et avec un peu de patience, je pouvais obtenir des IVs Att, Def et PV qui, par association, donneraient un PC glace 70 ou plus.

Cette technique requérait un temps absurde (à noter qu’elle est nettement plus abordable maintenant que la pierre stase fonctionne avec Masuda, sur 5G), et je ne pouvais faire éclore qu’entre une trentaine et une cinquantaine d’œufs par jour, soit à peu près l’équivalent des resets de fuyants.

Pour me faciliter un peu la tâche, j’avais décidé de faire cette recherche en double sur HeartGold et SoulSilver.
Après avoir obtenu Koudai, j’avais recommencé ma partie sur SS dans le but de continuer les starters, puis j’avais laissé tomber.
Seulement à présent, j’avais besoin d’avancer ma partie jusqu’à Doublonville pour pouvoir accéder à la pension.
Mais quitte à commencer une partie, autant le faire avec un starter shiney. C’est comme ça que je me remis à reseter.

Je passais mes vacances d’été dans mon pays natal, l’Italie. Il faisait une chaleur étouffante, et je m’étais réfugiée dans la pièce la plus fraîche de la maison avec ma DS.
Ne pouvant mettre le nez dehors avant quatre ou cinq heures de l’après-midi, je consacrais une partie des heures le plus chaudes à reseter, mais c’est le mardi 27 juillet soir, avant le dîner, qu’un deuxième petit Kaiminus vint me rejoindre.
Un doublon, certes, mais pas pour longtemps, étant donné je comptais le faire évoluer.

Korokke aurait pu être le dernier de mes shineys puisque la mer, le soleil et la plage aidant, j’arrêtai la shasse du jour au lendemain et ne la repris qu’en mars 2012, après une longue période de désamour.

Date de capture : 27 juillet 2010, à très approximativement 18h45

Tentacool

Surnom : Smaragd ("émeraude" en allemand)

Genre : Femelle

Nature : Sérieuse

Niveau d'obtention : 23

Moyen d'obtention : Route 34, capturée à l'Honor Ball

Version du jeu : SoulSilver

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Hasard

Récit de capture : Afin de faire une reconstitution la plus fidèle possible de la rencontre et de la capture de Smaragd, je suis retournée sur la Route 34, au sud de Doublonville en compagnie de Smaragd elle-même, Cavoletto, Shinimaru, Petrel - mon petit nouveau dont je parlerai bientôt - et Garuda, une Léviator rouge qui se trouvait aussi être ma monture aquatique ce fameux jour.
A noter que je n’ai pas réalisé ce petit exercice sur la cartouche d’origine de Smaragd, ma SoulSilver, dont j’ai recommencé la partie.

Les circonstances IRL de cette trouvaille, je ne suis pas près de les oublier. Depuis quelques jours, mon œil droit ne discernait plus qu’un voile blanc opaque, et ma vision binoculaire était si fastidieuse que j’avais été forcée de le couvrir.
Ce petit désagrément devait n’être que le prélude de problèmes plus importants, mais ça, je l’ignorais, et je l’avais pris assez à la légère.

Puisque je ne pouvais pas sortit profiter du beau temps - c’est à peine si j’arrivais à descendre l’escalier, mon appréciation des trois dimensions était complètement faussée - que j’en avais marre de me faire traiter de borgne par mon petit frère et d’écouter du Pirate Metal sur mon iPod, je m’enfermai dans ma chambre et décidai de reprendre ma bonne vieille SoulSilver à laquelle je n’avais quasiment pas touché depuis l’été précédent.

J’y retrouvai avec plaisir Korokke, ainsi qu’un Pharamp surnommé Blinding (oh, c’est délicieusement ironique ♥) et résolus de continuer ma partie, en attendant de réussir à avoir un rendez-vous chez l’ophtalmo.

En deux jours, j’avais bien avancé, et comme je le fais souvent, je retournai sur mes pas, revisitai chaque ville, chaque route, dans le but d’explorer les endroits auparavant inaccessibles faute de CS appropriée.

Au sud de Doublonville, j’enfourchai Garuda pour couvrir le petit trajet maritime menant à une première portion de terre ferme sur laquelle je dénichai une pépite, puis mis le cap plus au sud, à l’affût d’autres trésors.
Je commençais vraiment à m’y croire avec mon bandeau sur l’œil et mon Léviator sanglant. Manquait plus qu’un tonneau de rhum et un équipage de corsaires pour entonner « Wolfes of the Sea ».

Pourtant, je ne me serais jamais doutée qu’un trésor infiniment plus inestimable qu’un coffre vomissant perles et pépites d’or allait affleurer à la surface de l’eau, juste sous les crocs acérés de Garuda, tel un calice serti d’émeraudes.

Le Pokédex parle de Tentacool comme du joyau des mers, et en cet instant, cette expression traduisait parfaitement l’image qui s’offrait à moi. Une gemme chatoyante, d’un attrait fascinant.
Qu’un Pokémon tel que Tentacool, que nous ne perdons pas une occasion de maudire chaque fois qu’il croise notre chemin au cours de nos traversées en mer, se pare de telles couleurs, puisse à ce point éveiller la convoitise, c’est à peine concevable. Je me rappelle avoir été très jalouse d’une amie lorsqu’elle m’avait montré le sien un jour.

Afin de mieux embrasser ce spectacle, je soulevai mon bandeau et regardai. La lumière de l’écran, alliée à celle du jour sembla embraser ma rétine ; la créature m’apparut constellée de mouchetures d’un blanc aveuglant.
Un peu sonnée, je refermai l’œil, allai chercher d’un pas hésitant mon appareil photo, immortalisai la rencontre de Smaragd sur un cliché un peu flou.

Sur l’écran, SunTuner, mon Héliatronc attendait docilement mes ordres. Je me contentai de lancer une Honor Ball, probablement après avoir paralysé la petite Tentacool avec Blinding, mais je n’en ai pas un net souvenir.
Le surnom Smaragd était absolument inévitable, aussi je ne m’étendrai pas là-dessus.

Après ma visite chez l’ophtalmo, entre scan du cerveau, IRM et intraveineuses, je n’eus plus vraiment le loisir de prendre ma DS, et cette petite aventure m’était sortie de l’esprit. J’avais même totalement oublié jusqu’à l’existence même de Smaragd, sans doute parce qu’elle appartient à une tranche de ma vie dont mon subconscient refoule farouchement le souvenir.

Ce n’est que quasi exactement une année après sa capture, et une fois rétablie, que j’ai redécouvert Smaragd dans une de mes boîtes pc alors que je voulais recommencer ma SoulSilver, et que son histoire m’est revenue.

J’aurais pu l’associer à des souvenirs sinistres, mais elle m’évoque au contraire une grande victoire.
Smaragd a une immense valeur pour moi, mais elle est surtout un symbole. Je tâcherai de ne jamais en oublier la signification.

Date de capture : 30 mars 2011, aux alentours de 16h40

Flobio

Hunter J RS%20(258)

devenu

Surnom : Tohlo

Genre : Mâle

Nature : Sérieux

Niveau d'obtention : 5

Moyen d'obtention : Route 101, obtenu dans une Poké Ball

Version du jeu : Rubis (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : ~~Ah ben là tu m'poses une colle !~~ Une semaine de recherches, si mes souvenirs sont exacts.

Récit de capture : Après mes problèmes de santé, j’ai vaguement pensé, pour la première fois, que l’ère de Pokémon était révolue pour de bon. Sous l’influence de mon cousin, j’ai eu une petite période WoW. Geekette un jour, geekette toujours.

Puis un beau soir, sur Skype, ma reine me parle de Jorda, une petite Tenefix qu’elle avait trouvée, par pur hasard, en ma compagnie plus d’un an et demi auparavant sur ma version Émeraude, désormais en sa possession. Ça me laisse un peu songeuse.

Entre temps, ma carte graphique rend l’âme, ce qui fait office d’élément déclencheur. Bye, bye, WoW, je retourne à mes premières amours.

L’envie me prend de recommencer une partie sur ma Rubis, d’abord simplement poussée par mon fanatisme de la Team Magma et de la couleur de cheveux improbable de tonton Maxie.

Bien que je n’aie absolument aucune arrière-pensée concernant une possible reprise du Shiney Hunting, je me fais la réflexion que jouer avec un starter shiney ne pourra pas me faire de mal.

Je commence donc à reseter en alternant Arcko, Poussifeu et Gobou. De prime abord, j’essaie de me persuader que je n’ai pas de réelle préférence, puis je dois bien admettre que je ne serais pas fâchée de voir le starter eau tomber, étant donné que je n'ai jamais fait l'aventure avec lui.
Vais-je laisser le sort décider pour moi, ou bien prendre les devants ? Je décide qu’il est plus judicieux d’opter pour la deuxième alternative.

Le trois mars au soir, peu après que ma choupette, avec laquelle j’étais en conversation sur Skype, soit allée se coucher, je suis en train de m’esclaffer devant une vidéo complètement débile, lorsque je réalise que le Gobou que je viens d’envoyer au combat est indéniablement mauve.

Sur le coup, j’émets une petite exclamation incrédule - il remonte loin, le dernier shiney obtenu volontairement - , et me rue dans ma chambre à la recherche de mon APN, qui évidemment n’a plus de batterie. Je me rabats donc sur mon portable, prends pour la forme une photo assez bâclée, et maudis entre mes dents le professeur Seko, qui semble trouver un malin plaisir à retarder le moment libérateur de la sauvegarde avec son blabla interminable.

Enfin je vais pouvoir commencer l’aventure ! Alors que je consulte la fiche du petit Tohlo, sa nature me saute aux yeux. C’est mon troisième starter 3G sérieux, sur mes quatre. Curieuse coïncidence.

Quelques jours plus tard, j’expérimente une évo-reset et c’est la révélation.
Comment ai-je pu ne jamais remarquer à quel point Flobio shiney est splendide ?

Sans que je m’en avise, l’esprit du Shiney Hunting a réinvesti mon corps, mais Tohlo va clore cette longue série de recherches menées avec si peu de professionnalisme. Je vais désormais m’imposer un peu plus de discipline, afin d’espérer un jour pouvoir prétendre au titre de véritable Shiney Hunter.

Date de capture : 3 mars 2012, à environ 22h50

Salamèche

Surnom : Flane

Genre : Mâle

Nature : Brave

Niveau d'obtention : 5

Moyen d'obtention : Bourg Palette, obtenu dans une Poké Ball

Version du jeu : Vert Feuille (italienne)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : 3556 resets

Récit de capture : Pour inaugurer officiellement ma reprise du Shiney Hunting, je décidai de me remettre à une recherche qui me tenait particulièrement à cœur, et que j’avais débutée au cours de l’été 2010, puis laissée en plan : Salamèche.

Ne possédant plus aucune trace écrite des resets effectués à l’époque, je remis les compteurs à 0, préférant un chiffre inexact mais précis à un chiffre approximatif repêché dans les méandres de ma mémoire.

Les couleurs du petit lézard à la queue ardente sont pour moi, au même titre que celles de Poussifeu, les plus harmonieuses de son trio.

Certes, les resets des starters 1G sont considérablement plus longs que ce que j’avais pu faire jusqu’à présent, mais le jeu en valait largement la chandelle (chandelle -> Salamèche *sort d’un air digne*).
Je portai ma préférence sur ma GBA SP, plus maniable et facile à reseter qu’une DS, malgré son autonomie très diminuée, et commençai tranquillement ma recherche.

Le 12 mars, après le déjeuner, je suis complètement accaparée par le visionnage d’un épisode américain, et sans sous-titres s’il vous plait, de Pokémon Advanced Battle (hum, hum... to improve my English, ya know).
J’en étais au moment où ce demeuré de Sasha arriva à Atalanopolis et assiste à une exhibition du champion d’arène Juan, agrémentée de forces jets d’eau, pitits n’arc-en-ciel et Milobellus d’une grâce sans pareille… Pour le moins… sidérant.

Quoi qu’il en soit, Flane dut trouver ce spectacle très à son goût, puisque c’est-ce moment là qu’il choisit pour faire une entrée fracassante.
En baissant les yeux sur mon écran, je vois ce cadre bleu, cette étoile jaune, ce… « Oh my goddess, un Sala albinos ! »

La réalité dépasse de loin mes expectatives. Le petit lézard est littéralement blême, le contraste entre la pâleur de l’épiderme et le rougeoiement de la queue me fait voir trente-six chandelles (pas fait exprès).
Il est ravissant et attendrissant, et donne une impression de fragilité.

Je préfère attendre d’être sur Lite pour prendre des photos, mais je constate avec contrariété qu’elles ne lui rendent pas du tout justice, sa couleur y apparaît bien moins subtile. Le voir pour le croire. Salamèche shiney est un vrai traumatisme rétinien.

Plus tard, je ne peux résister à la tentation d’exhiber ma nouvelle acquisition sous l’oeil indifférent de mon frère, qui me fait savoir qu’il trouve Flane parfaitement hideux. Enfin, là je viens de donner la version littéraire de la traduction de ses borborygmes de primate décérébré. Evidemment, je ne m’attendais pas à être acclamée par quelqu’un qui se fiche des shineys comme de son premier hochet.

Avant sa trouvaille, je n’étais pas fixée sur le sort que je réserverais à Flane, mais tous mes doutes ont été balayés à l’instant même où j’ai croisé son regard de jade (hein ??). Il restera frêle Salamèche. Je vois déjà vos expressions interdites. Pas de DARKaufeu ? Ben nan, mêm si j’ai la ferme intention de reseter de nouveau le petit lézard un jour, la viverne noire ne pouvant manquer à ma collection.

Je compte aussi laisser Flane, sinon sur sa version, du moins sur sa génération d’origine, chose que je ferai désormais pour tous mes shineys

Date de capture : 12 mars 2012, à 12h45

Germignon

Surnom : Bao

Genre : Mâle

Nature : Sérieux

Niveau d'obtention : 5

Moyen d'obtention : Bourg Geon, obtenu dans une Poké Ball

Version du jeu : SoulSilver

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : 5458 resets, soit 16 377 starters vus

Récit de capture : Il y avait un regret qui me turlupinait depuis un certain temps : celui de ne pas avoir complété le trio des starters 2G. En effet, au cours de l’été 2010, j’avais obtenu un Héricendre et deux Kaiminus, mais je m’étais très vite lassée de cette recherche, qui avait marqué pour moi un arrêt de la shasse de près de deux ans.

Je recommençai donc une partie dans ma SoulSilver pour la énième fois, après avoir pris soin de transférer Korokke et ses comparses, ainsi que Smaragd (qui a failli y passer, la pauvre), sur ma HeartGold.

J’abandonnai très vite ma bonne vieille feuille de resets au profit d’un compteur manuel bien plus pratique commandé su Internet.

Étant donné que le fait de ne regarder que les Germignon serait allé à l’encontre de mes principes, je m’exposais, en toute connaissance de cause, au risque de tomber sur un doublon. Pourtant, je ne m’en faisais pas le moins du monde : ce serait Germignon qui brillerait, j’étais confiante.

Je resetais à un rythme assez régulier, tout en informant ma reine de l’avancée de mon chiffre sur Skype. Je dépassai bientôt les 15 000 starters vus, mais cela ne représente qu’un chiffre modeste sur une recherche telle que celle-ci ; c’est même une chance que d’atteindre de relativement gros chiffres sur les starters 2G plutôt que sur Salamèche.

Le 21 mars, alors que j’étais, pour changer, en train de regarder un anime sur l’ordi, j’inspectai les starters que me présentait le prof Orme pour la 5459ème fois, et c’est un Germignon à la feuille cuivrée qui me saute aux yeux dès la vérification de la première des trois Poké Balls.

Je me précipite dans ma chambre avec ma DS, cherche mon nouveau caméscope, qui refuse opiniâtrement de s’allumer. Voilà ce que c’est que de faire confiance à ces engins stupides. Trop énervée pour prendre le temps d’essayer de régler le problème, j’attrape mon APN afin d’immortaliser l’obtention de mon shiney dans une vidéo ignoble.

Au moment de l’attribution du surnom, je pile. C’est un mâle. Évidemment. Je jette un regard dépité à la liste de surnoms que j’ai dressée sur mon petit carnet. Amaryllis, Alysson, Brunelle… comme toujours, j’ai au moins une vingtaine de surnoms féminins, mais rien d’enthousiasmant pour un mâle.

Finalement, ce n’est qu’à mon arrivée à Doublonville que le petit Germignon sera baptisé Bao (vous ne trouvez pas qu’il a une tête à s’appeler Bao, franchement ?). Quant à sa nature, elle se passe de commentaires. Il s’agit de mon 4ème starter sérieux, et cette affaire me semble de plus en plus singulière. A croire que les starters shiney ont une propension au sérieux.

Quoi qu’il en soit, Bao est superbe. Si j’ai longtemps considéré Germignon comme le moins attrayant de sa génération, j’ai totalement révisé mon jugement à son sujet. La couleur de sa feuille, entre le bronze et l’or mat est tout simplement splendide. Il restera tel quel, mais je chercherai probablement un jour un autre Germignon, dans l’espoir d’avoir un Meganium femelle.

Malgré cela, Bao et moi ferons sans doute un bout de chemin ensemble, étant donné que je compte redécouvrir Johto à ses côtés, et en profiter pour m’attaquer à tous les resetables 2G.

Date de capture : 21 mars 2012, aux alentours de 13h30

Dracolosse

Hunter J HGSS%20(147)

futur

puis

Surnom : Iwilor

Genre : Mâle

Nature : Rigide

Niveau d'obtention : 15

Moyen d'obtention : Casino de Doublonville, obtenu dans une Poké Ball

Version du jeu : SoulSilver

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : 161 resets, le 806ème Minidraco vu

Récit de capture :

Spoiler:

Mon starter shiney en poche, j’abats un bout de chemin jusqu’à me retrouver à Doublonville, avec une idée bien précise en tête : reseter Minidraco. Je ne sais pas comment cette idée avait germé en moi, toujours est-il qu’elle y était bien enracinée.

N’ayant jamais shassé de shiney casino, la perspective d’une recherche tranquille et rapide était loin de me déplaire.

Le 23 mars, donc, je consacre quelques heures à apprendre à maîtriser le Voltorbataille et à réunir le nombre de jetons nécessaires. Une fois le fonctionnement du jeu décrypté, j’accumule tant bien que mal mes 10 500 jetons.

C’est seulement le lendemain après-midi que je débute mes resets. Une chose me paraît tout de suite assez étrange : je vois énormément de femelles parmi les Minidraco, malgré qu’en théorie, cette espèce présente une parité parfaite des sexes.
Qu’à cela ne tienne, le mien sera un mâle, et rigide, tiens, tant qu’on y est.

Afin de joindre l’utile à… mouais… je me soumets à un petit exercice : à chaque reset, je regarde les natures de cinq Minidraco à l’écran, et j’essaye de me réciter les bonus et les malus de chacune d’entre elles le plus vite possible, puis vérifie en cas de doute sur la page de stats (grâce à ça, maintenant, je connais mes natures sur le bout des doigts, youhou).

En même temps j’écoute mon iPod en aléatoire. Je prie pour que cette recherche ne s’éternise pas, car le jeu des natures commence à me lasser, et malheureusement pour moi, mon cerveau refuse de m’autoriser à reseter sans avoir consciencieusement récité : Prudent, + Défense spéciale moins Attaque spéciaaaale, Malpoli, + Défense spéciale mois Viteeeeesse, Bizarre, neuuuuutre, etc.

Par chance, alors que pour la 162ème fois je regarde mes Minidraco, mon cœur fait un bond dans ma poitrine : c’est un petit serpent mauve qui ouvre le bal, à la deuxième place de mon équipe après ma Fantominus Sad Lady, soit le premier des cinq Minidraco, tandis qu’à mes oreilles résonne une des pistes de l’OST d’Escaflowne (je vous laisse calculer combien de jetons j’aurais pu économiser si je n’avais acheté qu’un seul Pokémon).

Ma réaction extérieure se limite à un sourire satisfait à la vue de la nature rigide du bébé dragon. Bien entendu, c’est un mâle. Je commence à me dire que je dois avoir des facultés divinatoires, ou quelque chose dans le genre. D’abord Germignon, maintenant ça, c’est pas banal.

Je ressens, plus qu’une excitation irréfrénable, une joie intense et sereine qui ne me quittera pas de la journée, me laissant sur un petit nuage. C’est, je crois, le seul de mes shineys qui ait jamais suscité en moi une telle émotion.

Le petit sera baptisé Iwilor, un surnom complètement original (si vous en croisez d’autres, des Iwilor, c‘est des contrefaçons), et sera un jour un véritable foudre de guerre du plus beau vert.

Date de capture : 24 mars 2012, à 15h18

Laggron

Hunter J RS%20(258)

futur

puis

Surnom : Kenash

Genre : Mâle

Nature : Assuré

Niveau d'obtention : 5

Moyen d'obtention : Route 101, obtenu dans une Poké Ball

Version du jeu : Rubis (anglaise)

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : 7580 resets

Récit de capture : Il y a diverses explications à mon intention de reseter Gobou pour la troisième fois. D’abord, je voulais shasser le plus mignon des starters 3G dans les règles de l’art, ensuite, cela me permettait de compléter sa famille d’évolution, mais par-dessus tout, je voulais qu’il soit mon premier shiney trouvé en live.

Le 22 mars, je m’attelai à la tâche délicate de remplacer de mes petites mains inexpertes la pile interne de ma toute nouvelle version Rubis anglaise reçue la veille. Bien qu’ayant déjà effectué ce bricolage sur ma Rubis italienne, le résultat sembla encore moins probant que la première fois.
Très peu pour moi, l’essentiel était que le jeu puisse être lu.

Cette fois, pas question de reseter sur GBA, on sort la DS Lite pour des occasions comme celles-ci.
J’étais, de toute évidence, aussi rentrée dans les grâces de mon caméscope, qui m’avait fait faux bond la veille. Fin prête pour le live !
Je tiens à préciser que ma technique de filmage s’était sensiblement améliorée depuis les golems, et que bien heureusement, je ne comptais pas reseter avec mon caméscope dans mes mimines.

Les resets purent donc débuter sans encombres, du moins en théorie. Reseter sur DS Lite sans se désarticuler la main se révéla plus complexe que prévu, je mis un certain temps à trouver une combinaison de doigts et de touches, sinon confortable, du moins techniquement possible sur le long terme : index cassé sur start select, majeur sur B et annulaire sur A.
Ainsi commença mon calvaire, mais c’était le moindre mal qu’il me faudrait endurer.

Il me fallut quelques heures de resets pour m’apercevoir que mon jeu freezotait de façon inquiétante à chaque apparition de Medhyena (freezoter, verbe intransitif, définition du dictionnaire Larousse : freezer l’espace d’un court instant).
Alors, évidemment, sur DS, les jeux GBA ont tendance à ne pas avoir une lecture aussi fluide que sur Game Boy Advance, mais là, ça ne me paraissait pas rassurant.

Comme si cela ne suffisait pas, commençaient à s’insinuer en moi des doutes quant à l’origine de ma cartouche, reçue à l’état neuf, mais sans sa boîte.
Je l’inspectai sous toutes les coutures, la soupesai, la comparai à ma Rubis achetée en magasin, à plusieurs reprises. Le jeu était tout ce qu’il y a de plus authentique, mais j’étais proie de la paranoïa.
Et si cette cartouche ne donnait pas de shineys ? Toute cela faisait vaciller mes certitudes, et j’étais de moins en moins convaincue que mes efforts se révéleraient payants.

Le coup de grâce : 24 avril, jour glorieux de l’obtention d’Iwilor, je fais quelques resets de Gobou, le soir, gonflée à bloc. Je me dis en rigolant : « Tiens si ça se trouve, aujourd’hui, c’est le jour des shineys mauves, et Keny va se ramener. En plus, avec ma SoulSilver dans le port DS, Wil va l’attirer. »

Contrainte par le live, je suis assise à mon bureau, dans la pénombre pour avoir une bonne qualité de vidéo, avec pour seule distraction mon iPod. Ma chanson préférée démarre en trombe, et toute galvanisée, je me mets à faire le contre-chant en battant la mesure avec ma tête, limite en faisant du headbanging, et là, mes doigts agissent un quart de seconde avant que mon cerveau ne leur en ait donné le feu vert, et je resete ce qui me semble être un Gobou shiney.

Pour ma défense, je pourrais dire que ma ligne de vue était située trop haut par rapport à l’écran, et que du coup, je ne percevais pas très bien les couleurs, que le rythme effréné de la chanson a accéléré ma propre cadence de resets, que mes doigts meurtris et excédés m’ont trahie.
Je pourrais dire bien des choses, mais ce ne seraient que des excuses, et rater un shiney aussi stupidement est inexcusable.

J’arrête mon iPod, médusée, puis, sous le coup de la colère, j’efface la vidéo sans même m’assurer que j’ai effectivement reseté un petit Gobou violet, ou peut être pour m’épargner le coup d’une certitude.
Alors, illusion d’optique ou non, je ne le saurai jamais.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, celle qui a été jusque là l’expérience la plus traumatisante de ma carrière de Shiney Hunter ne me dégoûte pas de ma recherche, ni n’accroît ma détermination à la mener à son terme, d’ailleurs.

Après m’être accordée quelques instants pour retrouver mon calme, je reprends mes resets le soir même, presque imperturbable. Je regrette simplement de m’être bêtement refusée la possibilité d’en avoir le cœur net, comme une mauvaise perdante qui n’accepterait pas de regarder la défaite en face.

Les jours suivants, je poursuis donc mes resets sans faiblir. Mon index commence à ressentir l’impact de ces heures de torture auxquelles je le soumets, mais je ne relâche pas mon rythme pour autant. Je sais par expérience que les maux du corps les plus superficiels guérissent sans séquelles, mais qu’un ego meurtri peut conserver une cicatrice indélébile, qu’une déconvenue peut laisser des stigmates permanents.

Au fur et à mesure que mon chiffre augmente, mon fatalisme menace de reprendre le dessus sur ma raison, alors que je suis encore bien loin du chiffre emblématique des 8192.
Au fond, ce Gobou shiney que j’ai cru reseter n’a sans doute été qu’une hallucination, il y a des chances que cette cartouche soit stérile. Ah, si seulement j’avais regardé la vidéo, je ne serais pas en proie à ces doutes…

La nuit, mon index me lance.

5000, 6000 resets, ce n’est pas énorme, mais 5000, 6000 resets en vain, c’est difficile à encaisser. Je le sais puisque je suis de ceux qui ont reseté Zekrom.

Cependant, je traite ma tendance au défaitisme avec mépris et m’interdis d’y succomber. C’est uniquement grâce à cette discipline intérieure que mes efforts seront couronnés de succès.

Le 31 mars, mon frère est sorti et, pour une fois, j’ai accès au pc portable. Je décide de regarder mon filme préféré tout en resetant, parce que je commence à connaître mon iPod par cœur.
Captivée par l’intrigue, je ne m’aperçois même pas que je n’ai pas mis le son sur ma DS.

Arrive le dénouement tragique, je me prépare à verser quelques larmes théâtrales, lorsque, baissant machinalement mon regard vers l’écran de ma console, j’assiste à l’apparition que j’osais à peine espérer.
La petite créature amphibie que je viens de libérer arbore des couleurs chaudes, d’autres contrées, évoquant un fruit tropical. Je n’ai guère besoin de voir scintiller les étoiles pour avoir la confirmation de ce que je sais déjà.
Je regrette de ne pas avoir immortalisé leur doux tintement, mais après tout, ce n’est que le moindre mal, et je ne suis pas mécontente de mon premier live.

Ma réaction se limite à une petite exclamation étouffée, que ma gorge peine à laisser échapper. Ce n’est pas demain la veille que j’apprendrai à extérioriser mes émotions.

J’arrête la vidéo du live, qui frise les trente minutes, et ne peux résister à le tentation de regarder la nature de mon petit Keny. Bold. Je mets un certain temps à traduire mentalement dans l’état de confusion qui est le mien. Brave ? Eh non, assuré. Une mauvaise nature stratégiquement parlant, mais qui correspond bien au petit Keny effronté que j’avais imaginé.

Pendant que je filme l’obtention et quelques rencontres, mon frère, qui vient de rentrer avec un copain, fait la découverte de ce merveilleux (mais quelque peu bruyant) instrument qu’est la trompette dans la pièce d’à côté, ce qui donne à ma vidéo un style très… particulier, et qui provoque chez moi des fous rires incontrôlés chaque fois que je la regarde. Je pourrai toujours m’en servir pour lui faire du chantage.

Keny sera un jour un superbe Laggron, mais je ne veux pas précipiter les choses. En fait, je crois que mes shineys sont victimes de mon syndrome de Peter Pan.

Quoi qu’il en soit, cette expérience m’a fait grandir, moi, en tant qu’aspirante Shiney Hunter, et l’enseignement que j’en ai tiré n’a pas de prix.

Date de capture : 31 mars 2012, à 16h31

Chrysacier

Surnom : Eden

Genre : Mâle

Nature : Bizarre

Niveau d'obtention : 9

Moyen d'obtention : Parc Naturel, capturé à la Compèt'ball

Version du jeu : SoulSilver

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Hasard

Récit de capture : Ayant résolu de shasser tout ce qui bouge et se resete sur ma SoulSilver, telle la braconnière que je suis, je portai cette fois mon dévolu sur l’arbre hydrophobe, j’ai nommé Simularbre.
Un petit détail me chiffonnait cependant : je le voulais dans une Niveau Ball. Or le premier noigrumier rouge du jeu se situe sur la route 37, soit précisément celle dont le rocher imposteur interdit l’accès.

Les Fargas Balls ne pouvant être tenues par un Pokémon et échangée, l’unique moyen de contourner le problème était pour moi de me procurer les Noigrumes convoités par le biais du Pokéathlon, en les échangeant contre des points athlète. Afin d’être certaine de ne pas me rater sur la capture, je voulais prévoir au moins dix Niveau Balls, au cas où ma cible se montrerait récalcitrante.

Je me jetai donc à corps perdu dans les épreuves de vitesse, avec une équipe composée de Bao, Wil et de mon Togepi nouveau-né, qui se révélèrent de redoutables compétiteurs, et enchaînèrent les victoires.

Seulement, je me lassai très vite d’écraser à plates coutures les malheureux concurrents PNJs, et décidai de me tourner vers le parcours force.
Hélas, j’étais loin d’avoir de quoi créer un trio en mesure d’affronter cette épreuve, ne possédant qu’un Scarabrute doué dans ce domaine.
Une petite seconde, me dis-je, on est mardi, et qui dit mardi dit concours de capture d’insectes ! L’occasion pour moi de me procurer un second Scarabrute ou un Insécateur, tout en me détendant un peu entre deux parcours de Pokéathlon.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Flanquée de ma fidèle Ectoplasmette Sad Lady dotée de Ténèbres et Hypnose, et mes vingt Compèt’balls en poche, je me lance dans la traque aux insectes.
Un premier Insécateur mâle tombe dans mes filets, bientôt remplacée par une femelle.
Je décide de continuer la compétition jusqu’à l’échéance du temps imparti, pour la forme, sans compter que mon stock de balls est à peine entamé.

En fait, j’avais lu l’avant-veille le récit de l’un des membres du forum, qui avait rencontré un superbe Chrysacier orange en disputant le concours, et cela me faisait rêver.
Comme ce serait cocasse, songeais-je, de me retrouver nez à nez avec un Chrysacier tout de carmin paré ! *petit éclat de rire raffiné avec une main devant la bouche*

Je n’avais pas seulement fini de formuler cette pensée qu’il apparut.

Je ne réagis pas à la vue de l’ombre, je ne cille pas lorsque l’enveloppe orangée de la créature émet son scintillement si caractéristique. Cela ressemble trop à l’un de ces rêves que je fais, où tellement de shineys me tombent sur la gueule que je ne sais plus quoi en faire.

Avoir deviné que je tomberais sur Germignon, ça n’a rien d’inconcevable, avoir parié avec succès sur la nature rigide de Wil, certes, c’est un sacré coup de chance, mais là, ça commence à devenir extravagant.

Passés les premiers instants de défiance, je dois pourtant me rendre à l’évidence que je me trouve bel et bien face au Pokémon qui occupait mon esprit à peine quelques secondes auparavant.
Je me lève, toute tremblante, et m’installe à mon bureau pour prendre quelques photos et filmer la capture.

La confusion me fait perdre tous mes moyens. Après que Sad Lady, sans doute aussi émue que moi, ait échoué Hypnose deux fois de suite, je parviens enfin à endormir le petit être qui se contente de muer pour soigner son problème de statut. On applaudit bien fort J qui oublie la capacité spéciale du Pokémon qu’elle essaie de capturer.
J’ai beau disposer d’une bonne quinzaine de balls, je ne suis pas tranquille. Mon hésitation face à un inoffensif Chrysacier level 9 frise le ridicule. On voit bien que ça fait un certain temps que je n’ai pas eu affaire à un shiney à l’état sauvage. Qu’est-ce que ça aurait été si j’avais eu de nouveau à affronter Rayquaza !

Je me résous finalement à lancer une Compèt’ball, et le petit Chrysacier, qui semblait n’attendre que ça, y reste bien sagement.

Je pousse un énorme soupir de soulagement. Une fois mes esprits retrouvés, je rejoins l’organisateur du concours pour lui signaler que je jette l’éponge.

Je suis d’un œil indifférent l’attribution des prix, consciente que j’aurai droit à une superbe Carapace Mue en guise de « lot de consolation ». De deux choses l’une, soit ces juges ont trouvé leur diplôme dans un paquet de chips, soit ils souffrent de graves troubles visuels. Lot de consolation… comme si je n’étais pas la véritable gagnante dans cette histoire.

Au moment de l’attribution du surnom, j’inscris dans les espaces « Eden », sans trop savoir pourquoi.
Disons que c’est la concrétisation de la foule de pensées et images qui m’ont assaillie lorsque je l’ai vu apparaître. Je l’imagine déjà Papilusion éthéré voletant à ma suite.

Je me rue au pc pour admirer mon nouveau shiney, laissant l’heureux vainqueur du concours tout à sa Pierre Soleil.
Eden est bizarre et coquin, deux traits de caractère qui semblent bien lui convenir.

Plus tard, j’expérimente une évo-reset. Papilusion est splendide, pourtant je prends le parti d’attendre.

En fin de compte, après avoir bien étudié la question, je ne pense pas le faire évoluer. Comment dire… Chrysacier est un Pokémon si désarmé, si vulnérable malgré sa membrane rigide, incapable de se déplacer ni de porter le moindre coup. C’est comme s’il avait besoin de moi.
Oui, je sais, on est bien en train de parler d’un être virtuel, d’une malheureuse ligne de codes ou quelque chose comme ça, j’y connais rien en programmation de jeux vidéos, mais je ne peux pas réduire Edy à ça.

Du coup, le surnom Eden ne colle absolument pas avec son apparence. C’est complètement décalé, et j’adore.

Dans mon esprit, Edy est un personnage des plus farfelus, et lorsque j’ai le dos tourné, Bao et Wil se servent de lui comme d’une luge, à son grand dam.
Voilà, vous avez eu une fois de plus la confirmation que je suis folle à lier !

Date de capture : 3 avril 2012, aux alentours de 11h40

Photos :

Spoiler:

Raikou

Surnom : Taima ("le fracas du tonnerre" en Amérindien)

Genre : Indéterminé

Nature : Encore inconnue

Niveau d'obtention : Je ne pense pas trop m'avancer si je dis 40

Moyen d'obtention : « Je suis le chat qui s'en va tout seul, et tous les lieus se valent pour moi.»

Version du jeu : HeartGold

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : 686 resets, soit 1374 chatons vus

Récit de capture : Je n’en reviens toujours pas d’être en train de rédiger ce récit aujourd’hui. Moi, la chasseresse dilettante, puérile et impulsive, j’ai bel est bien réussi à débusquer un fuyant. Mon but n’est pas aujourd’hui de m’auto-encenser, mais de rapporter des faits, aussi commencerai-je par le commencement.

Par le passé, plus précisément au début de l’été 2010, je m’étais déjà essayée à la chasse aux fauves. Après à peine une dizaine de resets, néanmoins, j’avais déchantée et étais parvenue à la conclusion que je n’étais pas à la hauteur de la tâche, aussitôt abandonnée.

Ce n’est qu’en mars 2012 que, prenant mon courage à deux mains je repris la traque.

Je calculai qu’en faisant dix resets par jour, il me faudrait en moyenne une année pour espérer avoir un résultat, en en faisant vingt, environ six mois, ce qui me donna une idée concrète de la lenteur de cette recherche.

Moi qui n’avais jamais attendu un shiney durant plus d’un mois, moi qui, mue par des désirs aussi violents qu’éphémères, suis l’incarnation même de l’inconstance, je compris que, fatalement, je me lasserais et oublierais jusqu’à mon envie de triompher de cette épreuve.
Il me fallait adopter un rythme bien plus condensé si je voulais avoir une chance de parvenir à mon objectif avant que le désintérêt ne me gagne.

En oeuvrant d’arrache-pied, je pouvais atteindre les cinquante resets par jour, une cadence contraignante, mais envisageable sur le court terme. Je misais donc tout sur la chance, sur la possibilité que celle que j’entreprenais s’avère être une recherche éclair.

Comme près de deux ans auparavant, je me postai au sous sol de la Tour Cendrée et me mis en chasse.
Bien qu'Entei soit, dans l’absolu, mon félin préféré, j’avais un coup de coeur pour Raikou shiney, dont j’aimais particulièrement les couleurs.

Les resets me parurent bien moins pénibles que dans mon souvenir. Les resets de fuyants nécessitent un peu plus d’attention et d’implication que des resets lambda, qui ne sont qu’une succession de gestes machinaux.

J’imagine que beaucoup de ceux qui ont shassé ou shassent les chats ont du le prendre en grippe, mais moi j’aime bien ce doux dingue d’Eusine. Dans mon esprit, Mortimer n’est que l’une des belles choses dont Eusine aime à s’entourer. En raison de leur égoïsme respectif, c’est la seule relation qui puisse exister entre ces deux là. De la même façon, je trouve l’obstination d’Eusine à vouloir posséder Suicune, quel qu’en soit le prix, digne d’admiration.

Comme Eusine, il me fallait faire preuve de persévérance, voire d’entêtement, me délester de tous mes doutes et me fixer sur mon objectif.
Chaque jour, je mettais un point d’honneur à effectuer mes cinquante resets. Par deux fois, je parvins à atteindre les cent, au prix de quelques heures de sommeil perdues. Plus mon chiffre augmentait, plus ma volonté de venir à bout de la tâche que je m’étais imposée grandissait.

Ma vision de cette recherche changea drastiquement, aussi. Mon impatience se mua en assurance. J’étais désormais tout à fait disposée à atteindre un gros chiffre, mieux, j’espérais atteindre un chiffre conséquent. Je me disais en rigolant que si un shiney se pointait avant les 1000 resets, je serais blasée du Shiney Hunting et rendrais mon tablier.

Bien sûr, il y eut des hauts et des bas, je me souviendrai toujours qu’un soir, Entei me fit tourner en bourrique pendent près d’un quart d’heure, au point que j’en versai des larmes de rage. Mais tout cela était loin de pouvoir ébranler ma volonté.

Jusqu’au 4 avril. Ce jour là, j’avais l’impression de porter tout le malheur du monde sur mes épaules. C’était une de ces journées où on n’a même pas envie de se lever, où on végète dans son lit, lumières éteintes, en proie à des pensées sinistres.
Je finis par me forcer à émerger de sous mes couvertures, mais je n’avais goût à rien. En espérant me distraire de mes idées noires, je me forçai tout de même à remplir mon quota de resets quotidien.
Je me rappelle que je suppliais l’un des deux fauves d‘apparaître.

36ème reset de la journée. Pour la 687ème fois, j’allai à l’encontre des félins, qui pour la 687ème fois s’élancèrent chacun en direction d’un point cardinal, laissant mon avatar planté en travers des marches comme un imbécile.
Eusine se fit, pour la 687ème fois, un devoir de m’apprendre que « Suicune n’approche que des humains dont il a décelé la force », et pour la 687ème fois, je m’évertuai à esquiver La Binocle, ce demeuré qui erre entre deux maisons en dessous de la Tour Cendrée, et semble prendre un malin plaisir à vous barrer le chemin.

Après quelques va-et-vient entre Rosalia et la Route 37, le premier des deux félins à se présenter à moi fut Raikou.
J’enclanchai donc mon Repousse, ma jolie Feunarde Pixie en tête d’équipe, et m’avançai dans les herbes heutes, à l’affût de la bête.

Une ombre fauve se profile, je distingue très clairement le nimbus ocre qui orne le dos du fauve. Le bruit des étoiles se fond avec le rauquement di tigre, étant donné que j’ai désactivé les animations. Je reste pétrifiée quelques instants, comme sous l’emprise d’un sortilège. Comment pourrai-je jamais admettre une chose pareille ?

Raikou shiney, dans toute sa majesté, se tient face à moi, sur fond de mélodie épique. Pour je ne sais quelle raison, je n’ose pas fuir, peut être de peur de rompre le charme. Je finis par changer de Pokémon, et Raikou s’échappe, me laissant dédaigneusement derrière lui.

Je sauvegarde à deux reprises, le souffle court. Afin de me prouver que je n’ai pas rêvé, je le cherche de nouveau. Je croise un Entei tout à fait normal, pour lequel je n’ai pas un regard. Une deuxième fois, le tigre fauve apparaît. A présent, j’en suis certaine, ma traque est bel et bien parvenue à son terme, pour l’instant, du moins.

J’ai l’intention de laisser Taima courir Johto encore un bout de temps. J’aime le voir surgir sur ma route lorsque je l’attends le moins, aussi imprévisible et impudent que peut l’être un chat. Chaque fois, je ne peux résister à la tentation de lui lancer une ball, chaque fois, il déjoue ma pseudo tentative de capture, en employant, semble-t-il, moins d’énergie que n’en requiert un battement de cils.

Le voir dans toute sa beauté arrogante, sa force insoumise, encore intactes et inviolées, m’emplit d’orgueil.

J’aime me dire que, même s’il a daigné venir à moi, il ne m’appartient pas, tout comme ne m’appartient pas l‘éclair qui fend le ciel, ni le fracas du tonnerre déchirant le silence.

Date de rencontre : 4 avril 2012, aux environs de 15h20. Il est encore dans la nature.

Photo :

Spoiler:

Smogo

Surnom : Petrel

Genre : Mâle

Nature : Malpoli

Niveau d'obtention : 21

Moyen d'obtention : Repaire Rocket, capturé dans une Masse Ball

Version du jeu : HeartGold

Nombre d'heures de recherche, de resets ou d'oeufs : Hasard

Récit de capture : Petrel est sans doute celui de mes shineys pour lequel j’ai éprouvé les sentiments les plus disparates. Si aujourd’hui il n’a pas de rival dans mon cœur, au moment de notre rencontre, je lui aurais volontiers fait ravaler son sourire béat en me servant de lui comme d’un punching ball.

Le 4 avril, après à peine onze jours de recherches, Taima m’était apparu. Afin de célébrer cette victoire, rien de tel que d’aller rendre un petite visite de courtoisie à mes chers confrères de la Team Rocket, une façon comme une autre de fêter un heureux événement.
Fidèle à ma parole, j’avais résolu d’arrêter la shasse… du moins pour quelques semaines, et j’en profitai pour redécouvrir un peu le jeu.

J’expédiai donc les combats d’arène avec une équipe constituée de Pokémon level 40 transférés depuis ma SoulSilver, parmi lesquels Korokke, jusqu’à parvenir à Acajou.
Je poussai la porte de la boutique de souvenirs, qui, comme chacun sait, abrite un passage secret menant au Repaire Rocket, puis, constatant que celui-ci n’était pas accessible, me ravisai, me souvenant qu’il me fallait terrasser au préalable le terrible hôte du Lac Colère.

Je mis donc le cap vers le lac, enfourchai Garuda, ma propre Léviator rouge, et engageai la lutte contre le monstre, que je capturai d’ailleurs au passage.
Une fois cela fait, je rejoignis sur la berge cet hurluberlu de Peter et ses vingt-cinq centimètres d'architecture capillaire qui m'escortèrent de nouveau jusqu’à Acajou, et m’infiltrai dans la retraite de cette mafia sicilienne qui se fait appeler Team Rocket.

La perspective de revoir ce cher Lambda me faisait trépigner d’impatience. Si j’avais le choix, je m’engagerais dans l’une des organisations criminelles du jeu, c’est autrement plus intéressant que de collectionner les badges ou de remplir le Pokédex.

Après avoir mis en déroute quelques sbires, je parviens au terrain miné. Ce dispositif a, semble-t-il, été conçu pour mettre mes nerfs à l’épreuve. Se servir de Pokémon comme d’explosifs vivants, il n’y a que la Team Rocket pour avoir des idées si malsaines ; ça m’emplirait presque d’admiration si ce n‘était pas aussi horripilant d‘y être confrontée.

Je franchis donc une première fois la zone périlleuse, et szwig, je marche sur le téléporteur comme une attardée mentale. Ne me demandez pas pourquoi, je serais incapable de vous répondre.
Retour à la case départ. Je me retape tout le chemin, en pestant contre mon abyssale stupidité, me retrouve une seconde fois devant le terrain miné sur lequel je m’engage… Un Pokémon m’agresse.

Vision cauchemardesque, cette sphère que, déjà dans l’ombre, je devine bleutée, progresse comme au ralenti sur mon écran, sous mon regard impuissant.

Vous avouerai-je que ma première réaction fut un soupir exaspéré ? J’avais l’impression que ce, certes innocent, Smogo shiney venait entacher mon bonheur parfait. Taima aurait du être le seul ce jour là. Est-ce que je n’avais pas évité les hautes herbes comme la peste, précisément pour prévenir ce genre de cas de figure ? J’en tremble à présent, mais je crois que, si j’avais cédé à mon impulsivité, je l’aurais abattu séance tenante.

Je me levai tout de même de mon lit, sur lequel j’étais confortablement vautrée, et cherchai mon caméscope en grommelant. Les choses se doivent d’être faites dans les règles de l’art, en toute circonstance.

C’est alors que je réalise que le scélérat a destruction et que tout n’est pas joué, et l’adrénaline déferle dans mes veines.

Par bonheur, le Pokémon en tête de mon équipe se trouve être Graziella, ma charmante petite Scarabrute, qui non contente d’être une redoutable combattante, fait aussi office de faux-cheuse d’appoint, ce qui m’évite la perte d’un tour précieux.

Je diminue les PVs de ma cible, qui riposte en empoisonnant Graziella avec Purédpois. Il ne plaisante pas, on dirait. Malgré le risque encouru, je ne renonce pas à ma lubie d’enfermer l’explosif vivant dans une Masse Ball. S’il sort et se fout en l’air, je m’en ferai une raison. Tout ou rien, zéro compromis. C’est ma politique.
Je retiens mon souffle.

Conciliant, le petit Smogo ne regimbe pas.

Mes muscles se détendent. Pour la première fois, j’expédie un shiney au pc sans même prendre la peine de lui donner un surnom, mais je goûte à mon triomphe avec délice.
J’effectue quelques rencontres pour la vidéo. C’est que j’en oublierais presque de sauvegarder !

Je prends le parti de faire un saut au centre Pokémon pour soigner ma pauvre Graziella - pas question de gâcher un Total Soin, ma radinerie me l’interdit - et d’en profiter pour jeter un œil à ma nouvelle prise. Un shiney capturé dans le repaire Rocket, ça a tout de même un certain cachet, du genre, dans la famille "Lieus Incongrus Pour Rencontrer Un Shiney", je demande la grand tante paraplégique addicte à l’absinthe.

Qui plus est, j’aurais pu tomber sur Voltorbe, qui est resetable, ou Racaillou, qui n’est pas le genre de Pokémon pour lequel j’ai une passion débordante, et dont j’ai déjà réuni la famille grâce au Poké Radar.
Et puis, enfin quoi, deux shineys hasard en l'espace de deux jours !

J’ignore ce qui a bien pu se produire à ce moment là, quelle alchimie a opéré, quel sortilège m’a été jeté, mais à la vue de cette petite boule puante bleue m’attendant bien sagement dans sa boîte, j’ai eu le coup de foudre. Littéralement. Je suis tombée follement, irrémédiablement amoureuse de lui.

Petit détail amusant, il est malpoli, à l’instar de Gwen, la Léviator rouge capturée au début de ce récit. J’estime que ce trait de caractère sied à ravir à ce petit polisson qui m’est tombé dessus sans crier gare.
Quant à sa sous nature… bête et impulsif. Impayable. Même si ça ne reflète pas la réalité. Si il avait été si bête et impulsif que ça, il se serait fait sauter, non ?

Après avoir admiré tout à mon aise mon précieux petit nouveau, je retourne, plus aguerrie que jamais, mettre une rouste magistrale à Lambda et Ariane, pour les châtier d‘avoir cautionné l‘utilisation de ce petit être ingénu comme explosif.

Ce n’est qu’à mon retour à Doublonville que ma petite boule puante est baptisée Petrel, qui n’est autre que le nom anglo-américain de mon bien-aimé Lambda. Il y a effectivement un air de ressemblance indéniable entre mon nouveau shiney et mon commandant de la Team Rocket favori.

S’en suit une séance photo de plusieurs heures en uniforme Rocket, mon petit Petrelounet à mes côtés. L’occasion pour moi d’expérimenter cette sensation unique de se glisser dans la peau d’un véritable truand. Les otages de la Tour Radio peuvent bien attendre.

Petite touche finale venant compléter ce tableau approchant déjà la perfection, Petrel a été capturé le même jour que Cavoletto, à précisément deux années d’intervalle.

Décidément, cette journée du 4 avril, qui s’annonçait des plus moroses, s’est avérée être un succès absolu. A croire que les shineys se sont mis d’accord pour venir me rendre le sourire ! Et quels shineys !

L’éventualité qu’un autre puisse détrôner Petrel dans mon cœur n’est même pas à prendre en considération. Après sa capture, j’ai eu besoin de plusieurs jours pour me convaincre que je n’avais pas rêvé toute cette histoire, qu’en allumant ma DS, j’allais le retrouver comme je l’avais laissé la veille. Et encore à l’instant où j’écris ces lignes, les émotions qu’il a fait naître en moi sont toujours intactes.

Je ne peux que souhaiter à chaque Shiney Hunter de connaître la félicité qui est la mienne.

Date de capture : 4 avril 2012, à 18h

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