Il était passé trois jours entre la défaite de Clarisse en cours de combat et aujourd’hui. Nous sommes en pleine pause de midi et nous avons fini de manger. Il faut dire que le vendredi, il n’y a pas foule à la cantine et nous passons plus facilement. J’ai ramené deux petites boîtes en plastique contenant de la nourriture pokémon pour Pyroli et Tétarte. Quant à Cizayox, étant donné que je ne peux pas le sortir au Lycée, il a un repas à 18 heures et à 22 heures. Je sors les deux premiers qui se nourrissent à même la boîte. Mes amis aussi ont sorti les leur. C’était une journée comme une autre à un détail près : Depuis qu’elle a perdu contre Melissa il y a trois jours, Clarisse ne vient plus en cours. De plus, elle ne donne plus aucune nouvelle en ne répondant pas à nos SMS et ne s’est plus connectée sur Facebook ou Twitter.
« Les amis, je voudrais vous proposer quelque chose. Dit Juliette qui était plus calme et moins joyeuse que d’habitude.
-Oui, nous écoutons.
-Vous savez que nous n’avons plus de nouvelles de Clarisse depuis mardi et que c’est sûrement parce qu’elle a perdu contre Melissa. Donc ça serait bien qu’on aille la voir tous ensembles chez elle, à Acajou.
-Ouais, c’est une idée super, je trouve. Acquiesça Paul, moins déconneur que les autres jours.
-Je vous suis aussi. Ajouta Matthew, qui lui semblait aussi renfermé.
-Et toi César, tu nous suis ?
-Euh…Ouais, ouais !
Honnêtement, j’ai hésité un peu parce que d’ici à Acajou, ça fait pas mal de route. On va sûrement rentrer tard et ma mère va sûrement me faire une remarque. Mais bon, elle ne me dit pas grand chose et cette fois, c’est pour la bonne cause. J’ai d’ailleurs tout intérêt à aller voir Clarisse...
Le reste de la journée se résuma sur 3 heures de cours barbants. Nous finissions à 16 heures 30 mais au lieu de repartir chez nous, nous sommes allés en ville pour prendre le bus. Une fois dedans, personne n’osait parler. Il y avait comme une gêne car chacun sait que Clarisse est une fille assez sensible. Comme toujours, Matthew ne montrait rien et préfèra lancer la conversation.
-Vous savez, vous n’avez pas à vous inquièter. Nous sommes tous là et nous allons apporter notre soutien à Clarisse et elle ira nettement mieux.
Personne ne savait trop quoi lui répondre, mais Juliette prit quand même la parole.
-Mais tu le sais au moins comment on peut la trouver ? Elle ne parle à personne depuis trois jours ! Toi, tu es là, tu t’en fous, et tu nous dis ça. Tu es vraiment son ami ?
Etant dans un bus publique, tous les passagers les regardaient.
-Je suis son ami, et contrairement à ce que tu pourrais croire, oui je m’inquiète beaucoup.
-Tu ne montres rien, t’es là comme si tu te faisais chier.
-Je ne montre jamais mes sentiments, Juliette. Je disais cela pour que chacun puisse parler et ne pas rester dans son coin, tu sais ?
-O-oui, désolée, je suis trop inquiète. Je lui en ai envoyé des SMS mais elle n’a même pas répondu ! Tu te rends compte ?
Elle vint s’asseoir à côté de moi pour se blottir contre mon torse. Juliette sanglotait. Je ne l’avais jamais vu comme ça, et ça me fait quelque chose. Il fallait quand même la réconforter. Je l’encercla de mon bras.
-Ça va aller Ju’, on est tous là pour Clarisse.
-Snif…César…
-Oui, même pour nous, c’est dur.
Je posa ma joue contre sa tête et Paul me regardait. Je pense que lui aussi est marqué par le fait de voir Juliette dans tous ces états.
Nous passâmes devant le Plateau Indigo pour poser quelques personnes, l’endroit accueil des gens lorsque ce n’y a pas le tournoi du même nom. On peut y dormir, manger au restaurant, aller voir des films… Bref, ils ont su en profiter en gagnant beaucoup d’argent. Mais pourquoi je pense à ça moi ? Enfin, nous passons par la Route 26, le Mont Argenté est bien trop dangereux et de toute façon, on n’a pas le droit d’y accéder. On traverse Bourg-Geon, là où vit le Professeur Orme, je m’en rappelle parce que j’ai dû faire un exposé sur lui et le fait qu’il soit président la SPPJ (Société Protectrice des Pokémons à Johto). Ici, nous avons finalement changé de bus pour
Aller jusque Ebenelle et enfin arriver à Acajou. On descend pour contaster que ce n’est qu’une petite ville qui est quand même un peu plus grande que Ville-Griotte. Paul s’étira, Matthew rehaussa ses lunettes et Juliette soupira un grand coup. Il est temps aller voir Clarisse. J’appréhendai un peu l’état dans lequel nous allions la voir.
« Et… Elle habite où ? Demanda Paul.
-Je n’en ai aucune idée en vérité. Répondit Juliette.
-Tu veux dire que tu es sa meilleurs amie et que tu ne sais pas exactement où elle habite ?!
-Tu sais, Clarisse est assez discrète et ses parents, je ne les connais même pas. D’ailleurs, ils ne sont venus à aucune réunion parents-professeurs.
-Au pire, proposa Matthew, on demande à des gens d’ici, non ?
-Bonne idée.
Un homme chauve à lunettes et assez costaud, mais qui semblait aimable avec un Xatu passait par-là, Juliette l’interrogea.
-Pardon monsieur, ça serait pour vous demander quelque chose.
-Vas-y ma petite.
-Sauriez-vous où habite les Balsey ?
Le visage de l’homme changea, et semblait tout à coup moins aimable.
-Non, je ne connais pas ces gens. Dit-il fermement.
-Bon…Merci quand même.
-Oui.
L’homme parti en faisant une drôle de tête, presque vexé qu’on lui ait demandé ça. Juliette était surprise en voyant sa réaction.
-Quelle tête de con ce mec ! S’éxclama Paul.
-Qu’est-ce que j’ai dis de mal ? Demanda Juliette.
-Rien, Paul a raison, il est abruti.
-Ou en froid avec la famille de Clarisse. Suggéra Matthew.
-Ouais mais bon là, tu t’appuies sur rien. On n’a qu’à demander à d’autres personnes hein ?
-Oui, il faut que l’on trouve sa maison.
Une vieille dame aux cheveux gris et frisés passait lentement devant nous avec un panier et son Lainergie. Immédiatement, Juliette accoura vers elle. Là au moins, elle ne nous mettra pas de vent.
-Excusez-moi madame.
-Oui mon enfant ? Répondit la vieille en souriant d’une voix qui me fit directement penser à celle de Ma Dalton.
-Nous cherchons la résidence Balsey, nous sommes des amis de la fille et nous voudrions savoir où elle habite s’il vous plaît.
Là encore, la vieille dame changea d’attitude et tourna la tête.
-Vous savez mon enfant, vous devriez changer vos fréquentations… Au revoir, d’ailleurs, estimez-vous heureuse que je vous le dise encore !
Et cette femme qui avait l’air sympathique aux premiers abords parti en regardant notre amie de travers.
Deux réactions similaires, bizarre quand même… Nous ne désespérions pas pour ça et nous continuions de demander à chaque passant dans la rue. Mais à chaque demande, un refus de nous répondre. Très vite, la petite rue paisible faisait entre des bruits de serrures de porte et fermait ses volets. Mais pourquoi ? Nous avions fini par renoncer.
-Bon les amis, lança Juliette, je suis désolée, mais il va falloir qu’on rentre chez nous. On ne saura jamais où elle habite. Allez, moi je rentre, bonne nuit et merci quand même d’être venus, je vous aime.
Ju’ retournait donc chez elle à Azuria et disparaissait dans la nuit qui commençait à tomber. Eh oui, il était 19 heures.
Matthew, Paul et moi restions là comme trois bênets.
-Bien, annonça Matthew. Je vais y aller aussi, je n’ai plus rien à faire ici et ils rediffusent le Tournoi de la Ligue Indigo de 1999 à la télé, je ne vais pas louper ça hein ? Salut !
-A plus !
-Bon retour !
Il ne restait plus que Paul et moi.
-Mec, on y va aussi. On reprend le bus ?
-… * Qu’est-ce que… ? *
-Hé ho ? Tu rêves là ?
-Hein ? Euh, oui oui ! Enfin non ! J’ai un oncle qui habite là et je dois aller le voir, désolé Paul !
-Ah…Bon ben je me fais le chemin tout seul ! A la prochaine !
En fait, je n’ai pas d’oncle qui habite ici. J’ai vu quelque chose qui se cachait derrière ce réverbère pas loin. Enfin, peut-être quelqu’un. Quelqu’un qui nous espionne depuis tout à l’heure… Je me devais d’aller voir. Avec mon Pyroli bien sûr, je ne suis pas assez courageux pour ça !
-Pyroli, go !
-Pyroli ! Pyro !
-Oui, bon, je sais que tu dormais espèce de grosse feignasse mais tu vas me protéger parce que tu es mon pokémon.
-Pyroli !
-Je sais que ça t’embête mais bon… Il y a quelqu’un qui nous espionne, viens.
Avec mon pokémon à mes côtés, je m’approchais doucement de ce réverbère. Sur qui allais-je bien tomber ?
-Dites…
-Pyroli…
-Oui, personne. Mais il y a quelqu’un, j’en suis persuadé !
-Pyroli, Pyro, Pyroli !
-Non, c’est pas la fatigue !
-Pyroli…
Tout à coup, mon pokémon feu redressa la tête.
-Pyroli, Pyro !
-Ah tu vois…Alors, il est où ?
-Pyro !
Pyroli courrait à travers Acajou et moi, je le suivais. Je sentais qu’il courrait bien après quelque chose. On traversait les rues désertes et éclairées par ces réverbères et au bout de quelques mètres, nous arrivions à le coincer dans un cul de sac. Nous allons enfin savoir. Enfin, quand j’aurai retrouvé mon souffle, je ne courre pas souvent comme ça, contrairement à Paul, qui est plus sportif. Mais ce quelqu’un semblait être un pokémon, de part sa petite taille.
-Bon…Py…Pyroli…Eclaire… Sur le pokémon.
-Pyrooo !
Mon Pyroli éclaira l’endroit et sombre et à notre grande surprise, un Snubbull avec une robe noire et rose avec des nœuds rouges était assis au sol, effayé. Pardon, je me suis trompé. Effrayée avec un e, c’était une femelle, Bubulle. J’avais effectivement trouvé la Snubbull de mon amie. Mais cela m’intriguait.
-Bubulle ? Que fais-tu ici ?
La pauvre bête posait ses mains sur sa tête, signe qui montrait sa peur.
-Regarde, c’est moi, César !
Je sortais mon portable pour éclairer mon visage pour qu’elle puisse me voir. Hé mais en fait, j’avais pas besoin de Pyroli. Bref, Bubulle m’avait reconnu et sauta immédiatement dans mes bras.
-Mais oui, mais oui Bubulle, il ne faut plus avoir peur, tonton César est là.
A noter que je parle presque de la même façon pour réconforter Juliette.
-Qu’est-ce que tu fais là ? Tu es perdue ?
-Snubull…
-Amène-moi à ta maitresse, ma belle.
La petite chienne rose descendit de mes bras et nous fit signe de la suivre. Et elle me fit courir, un garçon comme moi qui fume… C’est donc repartit à traverser des rues sombres et calmes, mais je dois dire que ça vallait le coup car quand Bubulle s’est arrêtée devant une barrière, j’ai su une chose que probablement aucun de mes amis ne savaient. En effet, le brave pokémon était devant une grande maison avec un immense jardin. Elle avait des allures de manoir anglais et le jardin avait des haies taillées au millimètre près ! Quant au gazon, on aurait cru un vrai billard ! Je n’arrivais pas y croire. Tellement pas que je regarda la plaque dorée où il était écrit le nom de famille des heureux propriétaires de cette…grande maison : ‘’Résidence Balsey’’ Il y a pas de commentaires à faire là.
Mais Bubulle tirait mon jean et m’ordonnait d’ouvrir la grande barrière. Comme un crétin, je poussais. Mais l’entrée ici est électrique. Bubulle passait par un trou qu’elle avait fait, elle. Bon ben, je vais changer de sport et passer à l’escalade. Je rapella mon Pyroli dans sa pokéball et je grimpais le grillage qui, par chance, n’était pas électrifié et je me pris une sacrée gamelle en descendant ce qui fit rire Snubbull.
-Aïe, ça fait mal et c’est pas marrant.
-Snubbull, Snub ! Affirma le pokémon avec entrain.
-Bon, on rentre par où ?
-Snubbull ! (Je pense que ça veut dire suis-moi.)
Je suis le pokémon et arrive derrière la maison où il y avait une piscine, un terrain de tennis et des hectares à perte de vue. J’arrive devant un porte et Bubulle passe tranquillement par une chatière.
-Elle m’a laissée en plan…
Je restais debout devant la porte à regarder autour de moi. Mon dieu, c’est grand quand même.
Au bout de quelques minutes, quelqu’un ouvrit la porte. Merde, on va me prendre pour un intrus ! Argh, on ouvre, trop tard pour se cacher !
-César ?
-Ah, Clarisse, content de te voir.
Après ce long périple, j’avais enfin Clarisse en face de moi. J’étais gêné. Elle ne portait qu’un tee shirt de Mr Jack et shorty. La voir comme ça, ça… Hm, bref.
Que lui-dire ?
-Qu’est-ce que tu fais là ? Me demanda mon amie émo.
-Et bien, c’est assez long à raconter en fait. Héhé…
-Entre, mais soit discret quand on va passer près du salon.
-D’accord.
J’entrais et la déco de la maison me semblait bien vieille. On a l’inpression d’être dans un livre d’histoire. Quand on passa près du salon, il y avait des gens qui discutaient en buvant du champagne et se servant de mini-fours.
-Qui sont ces…
Je n’eu pas le temps de finir, Clarisse me mit son index sur ma bouche pour que je me taise. Je ne l’avais pas remarqué auparavant mais elle a de jolis doigts. On monta des escaliers et après avoir traversé un long couloir, elle me fit entrer dans une chambre, sa chambre. Je fus assez étonné. Ça ressemblait à une chambre de petite fille mais aussi à celle d’une adolescente qui voit la vie en noir : Une chambre avec un papier peint rose que l’on distinguait difficilement à cause de posters de groupes comme Escape The Fate ou encore Bullet For My Valentine, un grand lit de bois aux draps en soie recouverts par des dizaines de peluches de pokémons mignons (sauf le Farfuret, il fait peur), un commode avec d’autres peluches pokémons, un grand bureau pourtant bien rangé, Un fauteuil avec (encore) une peluche mais une grande de Lucario cette fois, une armoire qui laissait paraitre une garde-robe des plus variées mais qui restait dans son style émo et un grand miroir. J’adore.
-Installe-toi sur mon lit.
-Hein ? Ah, ok.
Elle asseya dans son fauteuil tout en gardant la grande peluche dans ses bras.
-Elle est belle hein ? Je l’ai commandée sur internet, on n’en trouve pas ailleurs des comme ça.
-Ah ?
-Oui. Enfin bref, tu n’es sans doute pas venu me parler de peluches non ?
-Et bien, ce n’était pas mon intention première. En fait, au début, je n’étais pas venu tout seul…
-Avec la bande ? Mais où sont-ils ?
-Chez eux. Mais c’est une longue histoire…
Une longue histoire que vous connaissez déjà. Je la raconta à Clarisse qui, une fois m’avoir écouté, soupira.
-Il ne faut pas leur en vouloir tu sais. Ajoutai-je.
-Non, je le sais. Mais c’est la cause qui m’ennuie…
-Oui, tu saurais pourquoi les gens d’ici sont si distants avec les étrangers ?
A ce moment là, j’ai dû poser une question embarrassante, je suis vraiment maladroite. Clarisse baissa la tête et serra sa peluche Lucario très fort.
-Oui, les gens sont comme ça ici…
-Mais, il y a bien une raison non ?
Imbécile ! Tu vois pas que ça la rend triste ?!
-Oui…Excuse-moi, une minute.
Des larmes coulait sur ses joues et elle cherchait à les cacher. Je me trouvais assez bête, il fallait que je fasse quelque chose.
-Viens t’asseoir à côté de moi, ça va aller.
Elle s’exécuta. Décidément, c’est tout un travail d’être un ami. Mon amie prit une grande inspiration.
-Il faut que je te parle de tout ça.
-Parler de quoi ?
-De la distance de ces gens, il y a une raison. En fait, c’est à cause de mes parents.
-Tes parents ? Raconte-moi.
-Quand j’étais petite, je vivais à Donblonville. C’était une assez grande ville et j’habitais dans un quartier riche mais, je m’y sentais bien. D’ailleurs,c’est à cette période là que l’on m’avait offert Bubulle…
La petite chienne, qui jouait avec une balle, leva la tête, comprenant que l’on parlait d’elle.
-…Je l’avais reçu d’une tante pour un anniversaire et depuis, nous ne se quittons plus. La plupart du temps, je l’habillais comme une princesse, et elle était heureuse, tout comme moi. J’avais des amies aussi, et nous nous aimions beaucoup.
Mais vivre dans une famille de riche n’est pas de tout repos. Quand les affaires ne marchent plus à un endroit, on change. C’est grotesque d’ailleurs, mon père a de l’argent pour vivre aisément jusqu’à sa mort ! Mais il le fallait selon lui. J’allais quitter ma maison, celle où j’ai grandi, et ces amies… J’étais très triste…* D’autres larmes coulaient* Et mes parents qui me disaient ‘’ Oui mais Clarisse, vous vous ferez d’autres copines et un peu de changement ne fait pas de mal.’’ Tu parles. A 11 ans, j’arriva à Acajou. Comme il n’y avait pas de collège privé dans le coin et que je ne voulais surtout pas aller en internat pour ne pas avoir à quitter Bubulle la semaine, je fus inscrite dans un collège public, avec des gens de classes moyennes. Je m’étais finalement mise cette idée que j’allais me faire de nouveaux amis mais les enfants d’ouvriers sont si cruels. Je me souviens encore de ce premier jour, inévitablement. Tout allait pourtant pour le mieux. Je m’étais bien habillée pour l’occasion, une chemisette blanche, une jupe écossaise et des socquettes. Et sans aucune raison, tout le monde s’était mis à dos sur moi. On m’a volontairement tâché ma chemisette, on m’a bousculé, on a mis les poubelles dans mon sac, on m’a poussé dans la boue… Bref, toute une classe pour m’humilier.
-Je comprends comme ça a dû être si difficile pour toi. Mais après ça, ça s’est arrangé non ?
-Pas le moins du monde ! Ça a duré une année entière… L’année d’après, j’avais totalement changé de style et j’étais devenue une émo. La musique et l’attitude me correspondent assez bien. D’ailleurs, quand je suis énervée, je mets The Flood de Escape The Fate sur mon iPod, et ça me calme. Mais bon, ça n’a fait qu’empirer les choses et j’ai encore eu une autre année, et pire que la première. Mais quelque chose a fait que ça s’arrêta.
-Oh. Et qu’est-ce qui a fait arrêter ça ?
En vérité, je ne sais absolument pas m’y prendre pour qu’un ami me parle, j’ai juste regardé une émission comme celle-ci. Mais Clarisse se sentait bien en me parlant.
-C’est Juliette.
-Juliette ? Elle t’a aidé ?
-C’est même la seule qui m’a accepté. En fait, à la rentrée suivante, j’allais encore me préparer à subir un calvaire. Je m’étais même mise au fond, par habitude. Mais une fille est arrivée en retard. Elle entra dans la salle et se mit à côté de moi. J’étais plutôt surprise et je me disais que c’était encore quelqu’un qui voulait se servir de moi comme souffre douleur et elle me dit : ‘’Salut, moi c’est Juliette, ça serait bien si on devenait amie, j’adore ton look.’’
C’est vrai que les gens sont distants et pleins de préjugés avec les émos mais c’est bien du Juliette quoi.
-Depuis, nous sommes devenues les meilleures amies du monde et c’est grâce à elle que je vous connais.
-J’avoue que c’est une fille super qui sait s’y prendre lorsqu’il faut approcher les gens, on sent qu’elle est à l’aise. Tu te souviens quand elle a rembarré Melissa ?
-Ah oui ! Qu’est-ce qu’on avait ri ! Hahaha, je m’en souviens encore !
Elle éclatait de rire, elle était jolie comme ça. Mais il fallait que je lui dise quelque chose qui lui fera retirer ça.
-Pourquoi tu ne réponds plus à Juliette ?
Mais pas comme ça ! Et voilà, elle baisse la tête.
-Dis, je peux me blottir contre toi ?
-Ben…Oui, tu peux.
Si Paul était là, il me ferait ‘’Oh l’autre, il dit que je fais le beau gosse et il est pas mieux !’’ Oui, mais quand c’est pour réconforter 2 amies… Enlacée contre moi, elle parla.
-Tu sais, j’ai mal vécu le fait de perdre contre Melissa. Mais le pire, c’est que certains de ma classe comptaient sur moi pour la battre. J’ai eu trop confiance en moi en leur disant que je le ferai pour eux… Maintenant, je sens que tout le monde m’en veut.
-Mais où as-tu été chercher ça ? Personne ne t’en veut, tu sais ? Au contraire, on s’inquiète.
-Juliette m’en veut, elle…
-T’as pété un câble ?! Elle se fait un sang d’encre pour toi !
-‘’Notre amitié, tu sais où tu peux te la carrer, espèce de traînée !’’ Quand quelqu’un t’écris ça, il ne s’inquiète pas pour toi.
-Quoi ?! Elle t’a écrit ça où ?
-J’ai reçu une lettre le lendemain signée de sa main. Attends, je te fais voir, *snif * je l’ai gardée…
Clarisse se leva et alla chercher un papier sur son bureau, elle a de jolie fesses quand même… Bon, il faut que je me mette une gifle moi, ça va mal tourner.
-*Clac * Aïe !
-Pourquoi tu fais ça ?
-Un Spasme… Bon, fais-moi voir cette lettre, j’ai du mal à y croire.
-Tiens…
Elle me tend une lettre pliée où il est écrit ‘’Pour la garce’’ avec un cœur.
‘’ Ma Clarisse, ou plutôt, la grosse garce qui se fait passer pour mon amie.
J’ai su toutes les choses les plus horribles que tu as pu dire sur moi. Tu n’as pas plus le droit d’être mon amie. Je sais que tu tiens à notre amitié mais notre amitié, tu sais où tu peux te la carrer, espèce de traînée !
Juliette, qui t’emmerde.’’
C’est cru… Hé mais, cette écriture, ça ne peut pas être Juliette.
-Euh…Clarisse, c’est pas Juliette qui a écrit ce truc.
-Qui veux-tu que ça soit.
-Tout le monde mais pas elle, regarde, elle m’a écrit quelque chose sur ma main tout à l’heure en étude.
Ses mains blanches touchaient ma main gauche et elle constatait que les deux écritures étaient différentes.
-Mais tu as raison !
-Oui, et je trouve ça trop vulgaire pour que ça vienne d’elle.
-Oui… Et dire que j’en ai pleuré pendant trois jours… * Snif * Cééésaar !
Elle se précipita contre moi et pleura de grosses larmes. Je lui embrassais le dessus de la tête et je la laissais pleurer, il fallait qu’elle se libère.
-Nous sommes tes amis, on est là, surtout Juliette.
-Et j’ai cru qu’elle me détestait ! Booooouh…
-Elle ne sait rien de tout ça, appelle-la pour donner de tes nouvelles, elle sera heureuse.
-Snif, après, je suis bien là, à pleurer… Me Sourit-elle.
J’étais quelque peu gêné par ce qu’elle disait, mais le fait qu’elle soit comme ça, contre moi, ça ne m’était pas désagréable.
Le reste de la soirée, elle n’a pas fait que de pleurer, non. Nous avons beaucoup parlé et même, beaucoup ri. C’est dingue, mais je n’aurai jamais cru m’entendre aussi bien avec. On a beau traîner ensemble, on ne se parle pas tant que ça finalement, vu qu’il y a les autres. Mais bon, il fallait que ça finisse.
…
Rah, mais pourquoi j’ai regardé son réveil en forme de Noctali ?!
Il était déjà minuit, et le dernier bus était passé depuis une heure déjà.
-Oh purée ! M’exclamai-je. T’as vu l’heure ? Il va falloir que je rentre, je vais me faire déchirer !
-Oh, je pense que là, c’est sûr que tu vas te faire engueuler. Répliqua Clarisse en ricanant.
-Moque-toi bien ! Bon ben, je vais te laisser quand même, sinon on va croire que j’ai été enlevé.
-Hihihi ! Laisse-moi donc te raccompagner jusqu’en bas.
*A l’entrée du manoir de Clarisse *
-Tu vas rentrer à pied !
-Ben oui, mais t’inquiète, j’ai l’habitude, j’arrive à rentrer chez moi, même bourré !
Nous ricanâmes, une dernière fois, avant que je dise au revoir.
-Bon Clarisse, à lundi, ou même avant si on s’appelle !
-Lundi, on n’a pas cours, donc j’appellerai.
-Ah oui c’est vrai. «Le 5ième anniversaire de la dissolution de la Team Rocket. »
Je m’approcha de mon amie et elle embrassa ma joue avec une certaine tendresse. Peut-être parce que je l’ai écouté ?
Reste pas planté là, mes parents aiment pas les intrus et sortent facilement les Malosse !
-Tu me rassures bien là… A la prochaine ! Criai-je en courant et en saluant Clarisse de la main.
-Fais attention à toi, mon chevalier… Murmura la brune.
* Musique *Clarisse regarda son ami partir et dans le noir, elle entendait des Malosse aboyer et une voix crier. Elle serra les dents et monta les escaliers. Mais du salon, elle entendit : « Ce vaurien qui s’est introduit dans notre cours a mit tous les Malosse K.O. ! » L’émo soupira de soulagement.
‘’Hold up
Hold on
Don't be scared
You'll never change what's been and gone’’
La jeune fille se pose sur son grand lit avec son Snubbull, et saisit rapidement son téléphone.
’’May your smile (may your smile)
Shine on (shine on)
Don't be scared (don't be scared)
Your destiny may keep you warm’’
Juliette brossait son Fouinar et son portable se mit à vibrer. Une fois qu’elle eût décroché, son visage s’illumina.
’’Cos all of the stars
Are fading away
Just try not to worry
You'll see them some day
Take what you need
And be on your way
And stop crying your heart out’’
César faisait du stop et réussit à monter dans un semi-remorque, avec un homme fort sympathique.
’’Get up (get up)
Come on (come on)
Why're you scared? (I'm not scared)
You'll never change
What's been and gone’’
Dans ce semi-remorque, il s’empressa s’envoyer des sms. Paul, regardait la télévision avec son Noctali sur le canapé, et Matthew lisait. Leurs potables affichaient ‘’Clarisse va mieux’’. Chacun souriait, même le garçon à lunettes.
’’Cos all of the stars
Are fading away
Just try not to worry
You'll see them some day
Take what you need
And be on your way
And stop crying your heart out’’
Melissa était chez elle, et en passant devant la cheminée, elle jeta le brouillon d’une lettre au feu…
‘’Cos all of the stars
Are fading away
Just try not to worry
You'll see them some day
Take what you need
And be on your way
And stop crying your heart out’’
Il était 1 heure du matin et César rentrait enfin. A l’entrée, une femme d’une quarantaine d’années l’attendait pour lui passer un savon…
’’We're all of us stars
We're fading away
Just try not to worry
You'll see us some day
Just take what you need
And be on your way
And stop crying your heart out
Stop crying your heart out
Stop crying your heart out’’
…Mais une fois dans sa chambre, le fait qu’il soit privé de sortie pour quelques mois ne l’affectait guère. Fumant sur le bord de sa fenêtre, il pensait, tout en souriant…Enfin, pas très longtemps, son Cizayox ne manqua pas de lui rappeller qu'il n'avait pas été nourri depuis ce matin.