Vos mauvaises expériences passées

Avant, faut prendre en compte le fait que j'ai toujours été un peu dans mon coin, a rester au calme sans faire chier les gens, mais aussi sans réagir quand on s'en prenait a moi. Ça me faisait mal, bien entendu, mais je préférais me taire que de répliquer ou d'en venir aux mains, pensant que ça finirait par passer, et qu'on finirait par arrêter de se moquer de moi.

En première année de secondaire (la première année du collège pour vous, les français), changement d'école, changement de situation, changement de classe. Et dans ma classe, parmi les nouveaux, se trouvait un élève assez particulier. Il avait vécu toute son enfance dans une maison de redressement, ou il avait fini par devenir le bouc émissaire des lieux. Du coup, à l'école et face a des gens plus ou moins normaux, il trouvait normal de prendre le plus calme de sa classe pour le faire chier.

Et pas de bol, le plus calme de sa classe, c'était moi.

Il a commencé par des piques, du genre de celles que tout le monde reçoit a cette période de la vie, avant d'en venir progressivement aux mains, me brutalisant toujours plus semaine après semaine. Les coups étaient souvent portés a des endroits ou ils ne laissaient que peu ou pas de marques, et j'ai été tellement menacé sur ce sujet que je savais qu'au moindre mot qui pouvait le trahir, j'étais fini avant que quelqu'un ne puisse faire quoi que ce soit.

Et comme dans toute situation de ce genre, la réaction des gens était l'indifférence. Mes camarades en riaient ou l'ignoraient. Les profs ne sanctionnaient plus cet élève, au vu de tous les reproches qu'ils auraient du lui faire. Mon père, convaincu que ce n'étaient que des querelles de gamins et n'ayant de toute manière jamais voulu de moi, a convaincu ma mère de ne pas intervenir. Je n'avais aucun soutien, si ce n'est une amitié qui a peu duré avec une élève atteinte d'une maladie dont elle n'a pas voulu me parler, mais qui la faisait dépérir progressivement.

Et finalement, le moment est arrivé, le moment ou tout cela a trouvé un terme.

C'était lors d'une des premières heures de cours de l'après-midi. La prof, habituée a ce que l'élève s'en prenne a moi, continuait d'écrire au tableau et d'expliquer la leçon aux deux-trois élèves du premier rang qui suivaient. J'avais essayé de m'installer dans un coin tranquille, mais l'élève, arrivé dans les derniers, s'est installé juste devant moi, et se retournait a chaque occasion pour me causer des ennuis... Jusqu'au moment ou il a emprunté le cutter d'un voisin, avant de se retourner sur moi, de le mettre sous ma gorge et de me parler.

Et je n'oublierai jamais ses mots. "Tu sais quoi ? Je vais te buter. La, en plein cours, vu que tout le monde s'en fout. Et après, vu que je sais que tu habites a telle adresse (Que je ne révélerai pas), je vais ensuite aller chez toi et envoyer ta mère et ta soeur te rejoindre (sachant qu'il a cité les prénoms de ma mère et de ma sœur)." Ces mots ont déclenché quelque chose en moi. Une envie de meurtre. Je ne l'ai pas retenue.

J'ai attrapé le poignet qui soutenait le cutter tendu vers moi, ai fait lâcher le cutter avant de le planter dans l'épaule du type. J'ai ensuite fait valser mon banc sur le côté avant de l'attraper et de le coucher a terre. Je me suis mis a cheval sur sa poitrine et j'ai enchaîné les coups de poing dans son visage. Je frappais avec une telle démence que j'ai pu placer une vingtaine de coups avant de sentir une résistance dans mon dos. Les gens commençaient enfin a réagir.

Une personne, puis deux, m'ont attrapé en arrière, tandis que le bruit causé par mes actions commençait a attirer du monde. Je sentais les gens s'éloigner de moi, et je les comprenais, car j'étais devenu tellement fou que je commençais a baver comme un chien enragé. Deux autres personnes l'ont alors aidé a se relever. Il n'a rien trouvé de mieux a faire que de me cracher au visage. J'ai répliqué en lançant mes seuls membres encore libres, mes deux pieds, droit dans son visage. Deux dents ont volé et il a perdu conscience.

Les conséquences ont été moins graves que je ne le pensais, de prime abord. Étant donné que je n'avais aucun antécédent, que l'élève avait un dossier chargé et que quelques élèves sont partis témoigner en ma faveur, l'élève a été mis a la porte, et je n'ai eu pour seule "punition" qu'une visite imposée a l’hôpital afin de me rendre compte de l'état dans lequel j'avais mis l'élève. C'est donc deux semaines plus tard que je m'y suis rendu.

Le cutter avait coupé plusieurs nerfs du bras, lui en ayant privé l'utilisation pour le reste de ses jours. De plus, mes coups répétés au visage lui avaient cassé le nez et plus de la moitié de toutes ses dents, sans compter les deux que j'avais arrachées avec mon coup de pied. Et quand il m'a vu, tout ce qu'il a trouvé a me dire, c'est "Pardon, j'aurais pas du.". Avant que je ne m'en rende compte, je m'étais déjà mis a pleurer a chaudes larmes.

Même encore maintenant, son souvenir me hante. Il m'arrive de temps en temps de rêver de cet événement, ou d'y repenser, et même si j'arrive a vivre avec, j'ai depuis mis une quantité d'efforts en œuvre pour ne plus contenir trop ma colère, par peur de mettre a nouveau quelqu'un dans cet état... Ou pire.

Septembre 2008-Je rentre de vacances,j'ai l'espoir de passer une bonne année scolaire avec de bons résultats comme d'habitude. Vous voyez,je suis né dans la banlieue parisienne et je n'ai jamais eu de véritables amis la-bas. J'étais habitué a rencontrer des gosses prêts a manipuler les autres pour me mépriser,autant vous dire que ça commençait pas fort.
A vrai dire,j'ai toujours été un garçon que les gens trouvaient un peu "spécial" bien que personne ne me connaisse vraiment.
Je débarque dans le Var en 2007 et a ma grande surprise,les gens m'acceptent,je me fais quelques amis et chose intéressante,ils jouent a un jeu vidéo qui m'intéresse depuis quelques semaines. Je veux parler de Pokémon version Emeraude.
Mes deux dernières années scolaires en primaire se passent bien et nous revenons au début du récit en Septembre 2008.
J'arrive en 6eme,je suis plutôt content de cette nouvelle,je retrouve quelques amis. Je suis dans la même classe qu'un copain de primaire,il est plutôt sympa avec moi,tout va pour le mieux donc.
Un jour d'Octobre,je me fais accoster par des 3eme qui me demandent a quel jeu je joue. Pensant qu'ils seraient plutôt tolérants,je réponds "Euh...Pokémon.". Ils n'ont pas l'air choqués,tout va bien. Mon ami que j'appellerais "Mr X" (Pas besoin de donner son vrai nom après tout) m'invite a sa fête d'Halloween et il me propose même de dormir chez lui (Je n'y suis pas allé,si vous tenez a le savoir)... Comment aurais-je imaginé que cela finisse si mal pour moi?

En Décembre,je remarque que Mr X me parle moins,il traîne avec des types pas forcément sympathiques et il commence a me charrier sur ma "passion" Pokémon (Il le savait depuis très longtemps déja). Au départ c'est léger mais ca commence vite a devenir difficile. D'autant plus que le collège se met a cette nouvelle mode,me harceler.
Des insultes diverses (Sur ma mère pour ne citer que ça.),des rumeurs (Par exemple,je serais homosexuel,autiste,"mongol"... Relevez d'autre part leur tolérance...),je suis devenu pour eux le "Mongol aux pokémons".
Un jour,ce cher Mr X et d'autres "amis" de primaire commencent a me taper dessus,je suis seul face a une "guérilla",une guerre d'harcélement (Je n'exagère pas,je le promets) et je décide d'utiliser la seule arme qui puisse fonctionner face a ces gorilles que les mots n'atteignent pas: Mes poings. On se fait attraper par une pionne et je suis conduit chez le directeur adjoint (Il a les pouvoirs du patron malgré son titre).
J'explique mon histoire et le directeur est de mon côté. Parfait,je me dis que tout va se terminer enfin. Ha,ha,ha.
A peine sorti,il recommence a m'insulter et quelques jours après,ma mère décide d'aller voir directement le directeur adjoint,il promet de me défendre malgré tout je sais que cela ne servira a rien.
Ma mère va parler a Mr X souvent a la sortie des cours,il promet d'arrêter mais... Pas besoin de vous faire un dessin.
Une autre convocation avec Mr X,il se met a pleurer. La,je suis étonné. Ses mots "Pardon Billy (Ouaip,mon prénom si vous ne le connaissiez pas),pardon!" sont étouffés par ses larmes Oo !
A vrai dire,il a continué,il ne s'arrêtera jamais jusqu'a la fin de 6eme. A la fin de l'année et durant une nouvelle dispute,je ne ravale pas ma colère comme d'habitude. Je l'attrape,le frappe violemment et une pionne vient encore nous chercher et nous menace de nous renvoyer du collège.Ok,je l'ai juste calmé et alors? Il ne méritait pas d'être viré lui aussi,avec tout ce que j'ai subi? Dernier épisode de la 6eme.
La 5eme.
Mr X est parti très loin,il a quitté la région (Sans doute grâce a moi) mais cela ne m'empêche pas de me méfier.
A cause de lui,je n'aurais peut être pas passé la 6eme mais le prof de sport qui l'a surpris en train de cracher sur mon sac a défendu ma personne. Merci bien.
La classe ne m'aime pas,c'est indéniable,au niveau scolaire,je coule,je suis le bouc émissaire,j'aide un nouveau a s'intégrer et il se retourne contre moi,bien sûr,le collège est toujours ordurier avec moi,juste quelques personnes ne me haïssent pas. A ce moment,je décide d'agir de la manière que j'ai toujours caché depuis mon arrivée. La manière forte (Comportement grossier et prétentieux mais assez cultivé pour mon âge tel que vous me connaissez.) qui ne commencera vraiment qu'en 4eme. Pour le moment,je travaille a fond,juste ça je préfère attendre la prochaine classe par prudence (On commence vaguement a me considérer non plus comme le "mongol aux pokémons" mais comme Billy,un gamin apparament "atteint d'autisme" selon eux mais pas si méchant.).
La 4eme.
Mes espoirs furent vains,je me retrouve avec les mêmes élèves que l'année dernière et ce coup-ci j'en ai assez de prendre des gants avec eux. Je participe activement aux cours,je n'hésite pas a le dire quand quelque chose m'énerve.
Bref,marre d'être opprimé depuis 3 ans.
A la fin de l'année,miracle,je me suis légèrement intégré dans la classe (Pas beaucoup mais un peu) avec un petit groupe.
La 3eme: Le présent.
Je suis en 3eme,dernière année de souffrance avant le lycée (J'espère) et j'ai de la chance,un type qui ne m'apprécie pas forcément mais qui ne me déteste pas se trouve dans ma classe (Du pain béni pour moi) et chose merveilleuse,je ne suis pas dans la classe qui me suit depuis la 5eme. Tout reste a prouver donc.
Je m'impose vite en impressionnant les autres avec cet esprit décalé enfin retrouvé perdu depuis la 6eme et grâce a ma culture en histoire qui les impressionnent (Pourtant,c'pas si exceptionnnel. Enfin pour eux,si.) je suis enfin apprecié (Pas forcément pour ma personne mais je ne compte pas garder de contacts avec eux so.)!
Je suis étonné.
Les gens me disent bonjour,on me sert la main. Ils ont compris qui je suis. Un type un peu spécial mais pas méchant.
En ce moment,la vie avec ma classe se passe bien...Mais le reste du collège?
Eh,oui sans doute a cause de la légende qui m'entoure,je suis devenu le paria du village. Les gosses de 6eme n'hésitent pas a s'attaquer a un type plus vieux de 3-4 ans. D'autres me crachent dessus depuis la 6eme. Mais je peux commencer a ignorer ces horreurs. Mon cousin a débarqué et après un temps d'adaptation difficile,je suis rapidement devenu ami avec sa bande et eux ne me méprisent pas (Mon cousin étant une personne très proche de moi,il leur a expliqué que c'était des fakes ce qu'on a raconté sur moi.).
Il n'empêche que malgré ces nouvelles relations,les autres me méprisent toujours. Les 3 eme arrivés en même temps que moi continuent les insultes et c'est pas une bande de petits 6eme qui va pouvoir me défendre malheureusement.
Cette expérience (Ce mode de vie même) a forgé mon caractère,j'ai cherché a améliorer ma culture seul au fond de la cour,elle m'a aussi apporté bien des défauts,la colère,la violence (Bien que je sois assez pacifique) et même la vanité.
A suivre...?
PS:Je veux remercier ceux qui ont lu mon pavé et je tiens a leur dire que si ils ont été victimes d'harcélement scolaires,ils ne sont pas seuls et après tout ce n'est qu'une mauvaise étape de la vie.

Bien, commençons au début, à l'école primaire.

Cette époque-là était bénie, surtout pour moi. Les enfants étaient gentils, ils ne se posaient aucune question sur moi, pourquoi je ne traînais qu'avec des filles ou alors pourquoi j'avais embrassé un garçon sur la bouche. Ils s'en fichaient et moi aussi bien sûr. Car oui, en primaire déjà, je savais que j'étais différent des autres, que j'étais homosexuel. Mais le plus bizarre, c'est qu'ils le savaient aussi et ils ne m'ont jamais rien dit là-dessus. J'ai réalisé à l'âge de 10 ans que j'aimais les hommes, même si mes parents m'ont prêtés une liaison avec ma meilleure amie, qui elle, aimait les filles. Je n'ai pas grand chose à dire de plus si ce n'est que c'était mes meilleurs années, sans hésiter.

Les débuts, c'est la 6ème.

Arrivé d'abord avec de la peur, je me suis retrouvé dans un groupe de 5 personnes sans vraiment m'en rendre compte. Ils étaient sympathiques et je suis bêtement tombé dans le panneau. A cette époque-là, je discutais souvent avec deux garçons et l'un des deux ne me laissait pas indifférent. Sous le coup de la joie, je l'ai dit dans le groupe. Mauvaise idée. La plus pipelette des 5 alla le dire à une copine qui l'a dit à une autre etc... Vous voyez le processus de lancer une rumeur ? Là, c'était colporter la vérité. Et le lendemain, tout le collège savait que j'aimais pas les filles, dont le garçon en question qui m'a complètement ignoré après ça. Mais les insultes étaient encore superficielles, il n'y avait rien de malsain dedans et la 6ème a été ma meilleure année au collège. A part les quelques insultes mentionnées, je ne faisais pas bousculer.

L'année tranquille, la 5ème.

La rentrée en 5ème se passa bien mieux que quand je l'avais envisagée. J'ai retrouvé le groupe des 5 cafteurs et j'ai découvert que le garçon était bi et la fille qui avait raconté à tout le monde était lesbienne. Au final, je m'étais intégré à ce groupe, et comme la "leader" était une personne influente, on ne m'embêtait pas. J'ai même retrouvé une bonne amie dans ma classe. La classe d'ailleurs était choisie à travers une Option choisie qui allait déterminer notre emploi du temps. J'ai pris Chant et Danse et peu de garçons se retrouvaient avec moi, préférant le Sport ou les Sciences. Mais notre groupe était dans la même classe et mon amie de 6ème était là. Après avoir pensé être "tombé amoureux" du bi, je l'ai dit à la lesbienne qui m'a aidé à me rapprocher de lui. Il avait remarqué mais il s'en fichait et il s'amusait à vouloir m'embrasser partout, et tout le temps, et je le repoussais toujours vu qu'on était pas ensemble. Mais je l'ai quand même "aimé" pendant plus de 3 ans, ça fait beaucoup et même maintenant, je repense à lui alors qu'il m'a fait tellement de mal, mais j'y reviendrai. Donc l'année se passe assez bien sauf quand ma copine de 6ème s'engueule avec la lesbienne, m'obligeant à choisir entre les deux. Je choisis ma copine de 6ème qui malheureusement me lâchera un peu après ça. Et le groupe n'a vraiment pas été content de ma décision, ils ont commencé à donner des rumeurs sur moi, comme quoi j'aurais perdu ma virginité avec un 3ème dans les toilettes et autres gamineries de ce genre, évidemment fausse. L'année se termine donc assez mal puisque je me retrouve tout seul.

La pire année, la 4ème.

Je rentre en 4ème et tout le monde me regarde, m'observe, m'espionne et me balance des choses assez blessantes. je rentre dans une toute nouvelle classe car il y a deux redoublants qui font 2x ma taille. Heureusement, ils me prennent tous les deux sous leurs ailes malgré quelques railleries dans le vestiaire sur le fait qu'ils pourraient me satisfaire. Malheureusement, le groupe a évolué et ils ne sont plus 5 mais 25, et là, avec les insultes, il y a les coups qui commencent comme des croche-pieds et autres bousculades contre les murs et les casiers en métal. J'ai été me réfugier chez l'infirmière plusieurs fois en pleurant, et je lui avais un peu raconté ce qu'il se passait, sans trop en dire et elle me laissait rester avec elle à l'infirmerie tant que je l'aidais pour soigner les autres. J'avais trouvé une confidente et un petit boulot. Un jour pourtant, une fille et sa meilleure amie arrivent à l'infirmerie et on sympathise assez vite. On était dans la même classe mais on ne se calculait pas et en rigolant, j'ai trouvé qu'elles faisaient pouffiasses. Moi, j'étais un gay muet pour elles. Et avec elles, j'ai passé une 4ème sans trop d'encombres, à part pour le "bi", qui s'était trouvé une petite amie entre temps (qui était en primaire avec moi en plus, je vous raconte pas la gêne quand je disais bonjour à sa petite amie). Il continuait à me draguer ouvertement pour rigoler, même devant sa petite amie qui était un peu gênée pour moi. Ils m'ont humilié de diverses façons, comme par exemple en accentuant le fait que j'aimais un hétéro, et que j'étais pas normal. Que je méritais pas de vivre et que je devais me tuer pour m'éviter des chagrins d'amour. J'ai beaucoup pleuré et surtout devant eux, je ne voulais pas pleurer devant eux mais au bout d'un moment, le corps vous lâche au mauvais moment. Cette année a été tellement dure que j'ai fait une tentative de suicide. J'ai survécu mais personne ne savait sauf mes deux nouvelles meilleures amies, qui ont pris à coeur ma "protection" en quelque sorte. Seulement, elles se sont pris des choses elles aussi comme l'insistance sur le poids des deux, une étant particulièrement maigre et l'autre étant un peu enrobée. N'en pouvant plus, elles m'ont lâché quelques temps, à cause de la pression, mais elles sont revenues très vite, se sentant lâches de m'abandonner ainsi. Nous avons fini l'année sur un voyage de classe qui s'est passé sans trop de soucis et j'étais heureux de pouvoir quitter ce collège pour un été.

La 3ème, enfin.

En arrivant au collège, je sentais que je n'allais pas apprécier longtemps ma nouvelle classe. Les deux redoublants protecteurs étaient partis, et un nouveau redoublant avait pris leur place. Il était méchant, mesquin, il avait de la haine pour moi à cause de mon homosexualité alors que je ne le connaissais même pas. Tout le monde l'avait informé de la situation et il a pris un malin plaisir à faire de moi son souffre-douleur. Il m'étranglait, il me frappait à coups de chaussures et encourageait les gens à faire de même. J'étais roué de coups, couvert de bleus mais quand je rentrais à la maison, je disais que j'étais maladroit et mes parents me croyaient. Cela semblait s'arrêter aux violences physiques et mentales jusqu'à ce jour où je me suis retrouvé seul avec lui dans le vestiaire. Nous avions différents vestiaires et ma prof avait eu l'idée de nous mettre par groupe de 2 pour qu'on discute l'un avec l'autre. C'est ce jour-là que les violences d'ordre sexuelle sont apparues. Il m'a mis à genoux et m'a ordonné que je lui fasse plaisir. J'étais apeuré par toutes ses sévices que je l'ai fait, et je l'ai regretté depuis. Car il n'a pas voulu s'arrêter après. Je devais lui faire dans les vestiaires quand il le désirait, j'étais devenu sa chose en quelque sorte. Devant les autres ou pas, il s'en moquait. Mais c'était le seul à me toucher car il ne voulait pas que les autres le fasse, et après la première fois, il était devenu plus gentil. Ses insultes étaient moins fréquentes, ses coups aussi même si d'autres s'en sont chargés pour lui. Et quand on était seuls dans le vestiaire, il voulait aussi que je l'embrasse, et il me caressait la joue cette fois, il ne me la frappait pas. Au bout d'un moment, c'était devenu une routine pour nous, je lui faisait plaisir par quelconque moyens (Bisou etc...) et il me "protégeait" comme il le pouvait des autres. Car à aucun moment il ne pouvait compromettre sa réputation de bad boy, c'était sa carapace. Tout allait pour le mieux sauf quand les autres garçons voulaient aussi jouer avec moi. C'était un jour où on était tous réunis dans le vestiaire commun, et j'ai "fait plaisir" à 3 garçons avant que la professeur n'arrive et qu'elle nous ordonne de partir pour le stade. Malheureusement, elle n'avait rien vu car nous nous trouvions tous derrière un mur et il fût facile pour les garçons de remonter leurs shorts rapidement. Après ça, je n'ai plus beaucoup parlé, je ne participais pas en classe et je ne l'avais même pas dit à mes meilleures amies. Mon "bad boy" devenait plus doux avec moi et je crois même qu'il ne m'a plus jamais demandé de lui faire plaisir sexuellement, il me câlinait jusqu'à ce que les pleurs s'arrêtent. Car je pleurais beaucoup avec lui. J'ai évité tout le monde et ça marchait bien, mais un jour, mon corps a dit stop et je suis tombé des escaliers en m'évanouissant. On m'a emmené à l'infirmerie puis reconduit chez moi. L'infirmière a expliqué ce qu'elle savait de l'histoire (sauf mon homosexualité et les sévices sexuelles, ces dernières, je ne lui en avais pas parlé). Ma mère a décidé de me retirer du collège et j'ai décidé de ne pas porter plainte, je ne voulais pas que "bad boy" se fasse arrêter ou pire...

L'après-collège.

Maintenant, je ne peux plus approcher une école ni une personne. Ma mère a essayé de me mettre au lycée mais je me suis évanoui de peur le jour-même et je suis maintenant déscolarisé comme beaucoup de gens le savent. Chaque fois que je passe devant un collège, je me mets à pleurer et à trembler, la même chose se passe quand des adolescents passent à côté de moi. Je n'arrive plus à sortir de chez moi et je n'arrive plus à avoir une vie sociale. Même si, je pense, j'ai aimé mon tourmenteur, je l'ai détesté quand même de m'avoir mis dans un état pareil. Ma psy me dit que je devrais retourner sur les lieux de mon collège, c'est la prochaine étape de ma guérison en tout cas.