Originaire de Chine, le jeu de go (碁 ou 囲碁 : igo en japonais formel) oppose deux adversaires qui placent à tour de rôle des pierres noires (kuro) et blanches (shiro) sur un tablier, appelé goban, tentant ainsi de contrôler le plan de jeu en y construisant des « territoires » qui se comptent en moku. Chaque « pierre » représente un soldat ; les soldats encerclés deviennent des prisonniers.
Il s'agit du plus ancien jeu de stratégie combinatoire abstrait connu. Malgré son ancienneté, le jeu de go continue à jouir d'une grande popularité en Chine, en Corée et au Japon. Dans le reste du monde, où sa découverte est récente, sa notoriété est croissante. Son succès tient autant à la simplicité de ses règles qu'à sa grande richesse combinatoire et sa profondeur stratégique.
Matériel de jeu
Le matériel du jeu de go est extrêmement simple. Il a pourtant donné lieu à des productions artistiques très élaborées : matériaux précieux, décorations soignées, etc. Aujourd'hui encore, on produit de tels équipements traditionnels qui atteignent des prix astronomiques. Mais la démocratisation du go permet désormais de trouver partout des équipements simples et bon marché.
Goban
Une partie de go se déroule sur un tablier, le goban, sur lequel est tracée une grille de 19 lignes horizontales par 19 lignes verticales qui déterminent 361 intersections. Ce nombre de lignes est parfois réduit (souvent ramené à 13×13 ou 9×9 lignes) pour jouer des parties rapides ou pour faciliter l'apprentissage des règles du jeu. Il y a aujourd'hui une tendance à valoriser le jeu sur ces petits goban.
Pierres
Les deux adversaires placent des pions noirs et blancs, appelés pierres (go-ishi 碁石, 棋子), sur une intersection du goban. En théorie, ils disposent d'un nombre illimité de pierres, autant qu'il en faut. Les équipement vendus dans le commerce se limitent généralement à 180 pierres noires et 180 pierres blanches, nombres qui sont très proches de la moitié du nombre d'intersections sur le goban (361). En pratique, il est très rare qu'une partie dépasse trois cents coups ; de plus, en cas de besoin, il est le plus souvent possible de procéder à des échanges de prisonniers.
Dépourvues de toute inscription ou décoration, les pierres ont toutes la même forme, et ne se différencient que par la couleur. Leur forme est généralement celle de lentilles biconvexes ou plan-convexes (pierres Yunzi par exemple). Les pierres traditionnelles de luxe étaient en ardoise pour les pierres noires et en coquillage pour les pierres blanches. Aujourd'hui, le matériau le plus courant est le verre coloré mais on en trouve en différentes autres matières : plastiques, bois, mais aussi jade, agate et autres pierres semi-précieuses.
Bols
Les pierres sont conservées dans des bols (go-su 碁笥) dont les couvercles peuvent servir à recueillir les prisonniers. Les bols ont également donné lieu à des productions de qualité extrêmement variée (allant du bois précieux au simple plastique).
Horloge
Depuis les années 1920, le temps imparti pour la partie est limité et contrôlé par une horloge. Traditionnellement, dans les grands tournois, le décompte du temps est tenu par un assistant. De nos jours, les amateurs se contentent d'une pendule à double décompte, identique aux pendules d'échecs. Pour la cadence de jeu, le principe le plus répandu consiste à attribuer un temps global pour la partie puis à faire suivre celui-ci d'une période supplémentaire, le byo yomi, durant laquelle chaque joueur se voit attribuer un temps limité pour chacun de ses coups (faute de quoi il perd la partie). Vu sa complexité, le décompte du byo yomi moderne nécessite l'emploi de pendules électroniques ; ce matériel n'étant pas toujours disponible, des systèmes hybrides ont été développés (comme le byo yomi canadien, dans lequel le joueur doit jouer un certain nombre de coups, douze par exemple, en moins de cinq minutes).
Exemples de temps alloué et de byo yomi :
* Partie en 30 minutes, byo yomi de 30 secondes : après avoir utilisé ses 30 minutes, le joueur dispose de 30 secondes pour chaque coup supplémentaire.
* Partie en 2 heures, byo yomi de 1 minute : après avoir utilisé ses 2 heures, le joueur dispose de 1 minute pour chaque coup supplémentaire.
Abrégé des règles du jeu
Le but est de former des territoires, ensembles d'intersections vides contrôlés par le joueur. Noir commence en déposant sur la grille vide une pierre de sa couleur. Puis, à tour de rôle, les joueurs posent une nouvelle pierre sur une intersection vide du goban. Il est permis de passer son tour mais quand les deux joueurs passent consécutivement, la partie est terminée. Les pierres adjacentes de même couleur sont connectées et forment un groupe. Les intersections vides adjacentes à un groupe sont ses libertés. Si un joueur supprime la dernière liberté, il enlève (capture ou tue) la pierre ou le groupe encerclé (voir atari). Recréer une position antérieure identique est interdit (voir règle du ko). À la fin de la partie, on compte le nombre de points de chaque joueur : on compte un point par intersection libre, et un point pour chaque prisonnier (pierre prise ou morte) capturé (pour faciliter le décompte, les prisonniers sont replacés sur les intersections des territoires de l'adversaire). Le vainqueur est celui qui possède le plus de points.
Source: Wikipédia
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